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Tribune santé : « le cancer du sein ne doit plus être une fatalité, car dépisté à temps, il peut être traité tôt »

Communiquer sur son existence et son dépistage, véritable blocus dans la lutte. Si durant le mois d’octobre, dit aussi octobre rose a été particulièrement important pour les femmes d’en débattre sur la question du cancer du sein, la question de partage de l’information sur l’existence de la maladie reste toujours un blocus dans la lutte.


Aujourd’hui personne ne peut ignorer que la communication peut être un moyen efficace pour la prévention et la lutte contre ce monstre destructeur et tueur.

Aucune œuvre humaine ne peut réussir sans la communication et c’est dans des telles situations qu’on reconnaît le vrai pouvoir de la communication et de ses hommes.

Faut-il le rappeler, que le cancer du sein n’épargne personne sur son passage, des familles privées d’un de leur et des femmes continuent de se battre sinon de lutter contre ce mal qui les rongent.

Le dépistage demeure la meilleure source d’amélioration

Très malheureusement, dans certaines communautés c’est un sujet tabou parce qu’une femme ne doit pas dire ce qui se passe sur ses parties intimes ou les montrées à une personne en dehors de son mari.

Selon le bureau de l’OMS Afrique, le cancer du sein vient en tête avec 10,18%. Ce n’est que la partie visible de l’iceberg, car les capacités de diagnostic sont très faibles sur l’ensemble du territoire tchadien en l’absence d’un plateau technique destiné à la prise en charge des malades du cancer.

Le dépistage est d’une importance capitale, car il permet de détecter tôt une éventuelle anomalie ou un cancer, avant l’apparition de symptômes. Il consiste en une mammographie (radiographie des seins), associée à un examen clinique des seins (observation et palpation). C’est ce qui manque suffisamment aujourd’hui au Tchad. Pendant longtemps, on a fait le raccourci entre cancer et mort.

Cependant, avec les progrès de la médecine, le cancer du sein n’est plus une fatalité. Dépisté à temps, il peut être traité tôt, il est tout à fait possible d’en guérir. Le dépistage est le meilleur moyen de détecter le cancer du sein le plus tôt possible. L’autopalpation (à faire soi-même, tous les mois) et la mammographie (à faire régulièrement, chez le médecin) permettent de détecter toute anomalie.

Alors mes chères, n’hésitez pas à vous autoplaper et à vous faire dépister, n’attendez pas qu’il soit trop tard !

L’importance de communiquer pour prévenir le « risque »

Aucune prévention et aucune gestion des risques ne peut se faire sans un accès à toutes les données nécessaires à l’élaboration des analyses des risques.

Face à des inégalités cruelles et parfois injustes, compte tenu du fait qu’elles menacent l’avenir et le développement des individus en fonction de leur richesse, de leur croyance ou des possibilités mises à leur disposition par les pouvoirs publics, l’information santé peut avoir des effets durables et créer un ouf de soulagement !

Pour une meilleure surveillance du cancer, il est impératif de disposer des données fiables d’où l’importance de former des experts en matière de collecte, d’analyse et de gestion des données à travers cet atelier qui permettra essentiellement de donner un aperçu sur le processus de mise en place du registre du cancer, d’une part et de contribuer à l’amélioration des données du cancer au Tchad, d’autre part. Surtout que sur la prise en charge il n’y a pas de centre de prise en charge du cancer.

Le Tchad prétend avoir une ligue qui lutte contre le cancer mais c’est à se demander quel rôle joue concrètement cette ligue ?

Déjà la maladie elle-même, bien qu’elle fait rage elle est méconnue du grand public. Nul ne doit fort heureusement se prévaloir de ses propres turpitudes, il faut à un moment donné de sa vie savoir ce que l’on veut. Il faudrait qu’on apprenne à dire les choses telles qu’elles sont afin d’éviter le pire.

Osons le dire haut et fort, le coût du traitement n’est pas à la portée de tout le monde. Des fois même les corps soignant ne savent pas distinguer un cancer du sein d’un abcès de sein.

Cependant, avec les progrès de la médecine, le cancer du sein n’est plus une fatalité. Dépisté à temps, il peut être traité tôt, il est tout à fait possible d’en guérir.

Pourtant, sous nos cieux, sur le continent africain, de nombreuses femmes atteintes du cancer du sein n’ont jamais pu bénéficier de traitements adéquats, à cause du manque de structures sanitaires adaptées, et plus généralement par manque de moyens. Alors qu’ailleurs (par exemple en Europe) les taux de mortalité ont considérablement baissé, en Afrique subsaharienne, ils restent très élevés.

Octobre rose doit être un mois de rapprochement et de sensibilisation et non de « Folklores »

Il faut que les acteurs concernés dans la lutte contre le cancer du sein orientent le public à se rapprocher des structures compétentes pour prendre part aux campagnes de dépistage.

Octobre rose c’est l’occasion d’envoyer de l’amour et du courage à toutes ces battantes qui affrontent la tête haute le cancer du sein ou qui sont des survivantes de cette maladie. C’est également un devoir de mémoire vis-à-vis de toutes celles qui sont parties trop tôt à cause de ce monstre tueur. On ne vous oublie pas, la lutte continue.
Aussi, il faut impérativement :

  • La mise en place des facilitateurs pour rapprocher les usagers des structures de soins ;
  • La mise en place des lanceurs d’alerte pour dénoncer des pratiques irrespectueuses qui freinent la lutte;
  • Écrire des tribunes pour sensibiliser sur les droits à la santé;
  • Faire un plaidoyer auprès des autorités et bailleurs afin d’amplifier la sensibilisation sur le cancer du sein dans toutes les contrées du pays et non se limiter à N’Djaména.

C’est à ce prix qu’on pourrait ensemble sauver des vies !

Moussa Tahir Mahamat Abballah

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