Tchad : Tous les détails sur la tentative d’assassinat du chef de canton Alifa Sokoto de Moussoro
Tout commença il y a quelques années, quand le chef de village de Kamkalaga a procédé au règlement d’un litige entre des villageois de la même localité.
Après avoir entendu les plaignants des deux parties et leurs témoins respectifs, le chef de village a tranché en donnant raison à une partie. L’autre partie s’estimant lésée de ce verdict porta l’affaire auprès de la Cour du chef de canton Sokoto à Moussoro.
Le chef de canton Sokoto de à Moussoro convoqua les deux parties et procéda à nouveau à leur audition. A la fin de ces auditions qui ont duré jusqu’à tout récemment, le chef de canton Sokoto rend son verdict. Il constate un manque de neutralité dans le verdict rendu par le chef de village de Kamkalaga et tranche en faveur de la partie qui a fait appel auprès de son autorité.
Depuis ce verdict de Moussoro, la communication ne passait plus entre le chef de canton Sokoto à Moussoro et le chef de village de Kamkalaga qui prenait des décisions unilatérales, sans consulter ni informer le chef de Canton à Moussoro. Dépositaire du pouvoir que lui confère l’autorité traditionnelle, le chef de canton Sokoto destitue le chef de village de Kamkalaga.
Tout est rentré normalement dans l’ordre et se passait bien pour les habitants de Kamkalaga. Plusieurs groupes opposés à leur chef de village étaient même venus à Moussoro pour présenter leurs excuses au chef de Canton Sokoto qui a naturellement a acceptées.
Il a fallu cette semaine, qu’un convoi officiel composé du Préfet du département du Barh Elgazelle Sud, des autorités administratives et coutumières dont le chef de Canton Sokoto faisait partie, soit attaqué par des habitants de Kamkalaga, pour que tout s’embrase à nouveau.
Un Notable qui a assisté à la scène de violences témoigne : « ils (les habitants de Kamkalaga qui ont perdu le procès de Moussoro) se sont organisés bien avant l’arrivée de la délégation. Munis de couteaux, de coupe-coupes et autres armes blanches, ces habitants mécontents avaient un plan pour assassiner le chef de canton Sokoto.
La délégation officielle qui a quitté Moussoro devrait traverser Kamkalaga pour se rendre à Tori, un village situé à quelques kilomètres, où une cérémonie d’inauguration d’un forage d’eau devrait avoir lieu. Nous étions dans le convoi, arrivés à l’entrée de Kamkalaga, un groupe d’habitants nous a attaqués, en brisant les vitres de nos voitures. Notre chauffeur a ralenti et puis s’est arrêté. Le groupe des assaillants se renforce et jetait tout objet pour avoir la peau du chef de canton Sokoto. Nous étions blessés mais pas grave.
Les militaires attendaient l’ordre pour tirer, mais ils ne l’ont pas reçu immédiatement. Quant au chef de canton Sokoto, il demandait d’arrêter la voiture pour qu’il descende. Il disait à ceux qui l’entouraient qu’il ne faut pas qu’il ait des morts d’hommes à cause de lui. C’est en ce moment que les militaires ont commencé à tirer pour disperser la foule à fin que le chef de canton soit sauvé et mis en sécurité dans une autre voiture ».
Selon toujours le témoignage de ce notable, il y a eu quelques blessés par balle au niveau des membres inférieurs du côté des manifestants venus de Kamkalaga. La voiture du Chef de canton Sokoto a été complètement détruite.
TWM, par M. Seid AFFONO
En tout cas, il y’a bien quelque chose dans cette affaire.