Tchad: Les propos tenus par Déby lors de son meeting font réagir l’opposition
Au Tchad, un mot prononcé par Idriss Déby lors de son premier meeting de campagne pour la présidentielle du 11 avril, samedi 13 mars au stade Idriss Mahamat Ouya de Ndjamena, a mis le feu aux poudres.
L’opposition et la société civile dénoncent un terme en arabe local qualifié d’« injurieux » et que l’on ne peut décemment traduire, selon elle.
Le camp présidentiel parle, lui, d’un procès de mauvaise intention.
L’opposition ne décolère pas quelques jours.
Elle dénonce des propos « injurieux et méprisants » « Ni ori lekou ha !!! Damboula hanakou (« Je vous envoie chier ! Je vous en*** »), avait clamé Ie patron du MPS –, qui pèsent sur tout le peuple tchadien, selon elle. « Ce n’est pas croyable, un chef d’État ne peut pas dire des choses pareilles.
Il nous insulte, tous. Moi, je prends ça sur moi, je me lave la main avec. Ça ne se dit pas », commente Ngarledji Yorongar.
Mahamat Ahamat Alhabo, lui, parle d’une tentative de diversion de la part d’Idriss Déby afin de faire oublier trente années d’échec passées au pouvoir.
« Pendant qu’il faisait son meeting, la ville était dans le noir sans électricité. On n’avait pas d’eau dans le robinet. Voilà le vrai bilan. Il devait en parler, il devait expliquer aux gens ce qu’il a fait de tout l’argent de l’exploitation et de la vente du pétrole. Au lieu de parler de ces choses-là, cette vulgarité. Je trouve ça pitoyable. » Conclut le président du PLD Mahamat Ahamat Alhabo.
Pour le camp présidentiel ces propos ne doivent pas être déformés : « Il ne faut pas sortir ces termes de son contexte », explique Jean-Bernard Padaré, le porte-parole du parti au pouvoir et de la campagne électorale d’Idriss Déby. Il rappelle que le maréchal-président, parlait des opposants en exil.
« Cela n’a rien d’insultant pour quiconque a vécu ou vit au Tchad. Donc, ces apatrides ou ces antipatriotes-là font feu de tout bois pour salir l’image du Tchad.
Le président de la République, candidat du consensus, a voulu simplement dire en ces termes : « Arrêtez de fantasmer, le Tchad n’est pas à vendre ». »
Mais rien à faire pour le moment, des centaines d’internautes continuent de se déchaîner sur la Toile depuis dimanche dernier pour dénoncer leur mécontentement.
Toumaï Web Médias