Soudan du Sud : Le pays au bord d’une nouvelle guerre civile, alerte l’ONU
Le Soudan du Sud est au bord d’une nouvelle guerre civile, a averti lundi le plus haut responsable de l’ONU dans le pays, déplorant le report soudain par le gouvernement du dernier effort de paix.
Qualifiant la situation de « désastreuse », Nicholas Haysom a souligné que les efforts internationaux visant à trouver une solution pacifique ne pourront aboutir que si le président Salva Kiir et son rival devenu vice-président, Riek Machar, sont prêts à s’engager « et à faire passer les intérêts de leur peuple avant les leurs ».
L’indépendance du Soudan du Sud, riche en pétrole, acquise en 2011 après un long conflit avec le Soudan, avait suscité de grands espoirs. Mais dès décembre 2013, le pays a sombré dans une guerre civile, alimentée par des divisions ethniques. Le conflit a éclaté lorsque les forces loyales à Kiir, issu de l’ethnie Dinka, ont affronté celles fidèles à Machar, issu de l’ethnie Nuer.
Nicholas Haysom, qui dirige la mission de maintien de la paix de l’ONU au Soudan du Sud – forte de près de 18 000 membres –, a mis en garde contre une reprise des hostilités, qui entraînerait les mêmes atrocités que celles ayant ravagé le pays en 2013 et 2016. Il a également souligné que l’ONU prenait très au sérieux la menace d’une « transformation ethnique » du conflit.
Afin d’éviter une nouvelle guerre civile, l’envoyé spécial de l’ONU a indiqué que la mission de maintien de la paix intensifiait ses efforts diplomatiques, en coopération avec les partenaires internationaux et régionaux, dont l’Union africaine.
Nicholas Haysom a insisté sur le fait que le message unanime de la communauté régionale et internationale était clair : M. Kiir et M. Machar doivent se rencontrer pour résoudre leurs différends, revenir à l’accord de paix de 2018, respecter le cessez-le-feu, libérer les fonctionnaires détenus et privilégier le dialogue à la confrontation militaire.
Avec Africanews