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Santé. Au Pakistan, les séropositifs sont 40 fois plus nombreux qu’il y a dix ans

D’après les derniers chiffres de l’ONU, le pays est l’un de ceux où le VIH se répand le plus vite actuellement. En 2018, les personnes infectées étaient 160 000, contre 4 300 en 2008.

La dernière alerte remontait au mois de juin, lorsque plusieurs centaines d’enfants de la province du Sind avaient été détectés positifs au virus du sida (VIH). Mardi 30 juillet, le journal Dawn a tiré la sonnette d’alarme, après avoir épluché les dernières statistiques rendues publiques quinze jours plus tôt par le Programme commun des Nations unies sur le VIH (Onusida). “Le Pakistan figure sur la liste des onze pays où la fréquence du sida est la plus élevée” et, alors que le virus recule ailleurs, “il se répand de manière inquiétante” au Pakistan.


D’après l’ONU, “le nombre de personnes infectées a atteint 160 000 en 2018” alors qu’il y a une décennie le nombre de porteurs du VIH “était de 4 300”, soit pratiquement quarante fois moins. Aujourd’hui, on compte 110 000 hommes infectés pour 48 000 femmes et 5 500 enfants âgés de moins de 15 ans. L’an dernier, 6 400 Pakistanais sont morts du sida. “Il ne fait aucun doute que ces chiffres vont empirer en 2019, à la lumière de la découverte récente” dans le Sind, dans le district de Larkana, déplore Dawn.

Cela rappelle d’ailleurs ce qui s’était passé en janvier 2018 à Sarghoda, dans la province du Pendjab, où 669 habitants avaient été déclarés séropositifs à la faveur d’une campagne de tests sanguins. Une découverte imputée alors “en grande partie à un racket de charlatans florissant, où du matériel non stérilisé et des seringues infectées étaient utilisés par une population sans méfiance, dont beaucoup de femmes et d’enfants”.

Dawn est d’autant plus sévère avec les pouvoirs publics pakistanais que “pendant des années, les chercheurs ont mis en garde contre la menace potentielle d’une épidémie de sida dans le pays”. Hélas, les autorités continuent de “faire l’autruche”, aggravant la situation au fil du temps.
Au sein d’une société “largement conservatrice”,insiste le journal, “le sida est toujours associé aux activités sexuelles socialement déviantes et suscite la stigmatisation”. Cette “culture de la honte et du silence”, ajoutée à “l’absence d’un programme national de sensibilisation au sida”, fait que “peu de gens savent comment demander de l’aide” avant qu’il ne soit trop tard.

Source: Courrier International

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