fbpx

Royaume-Uni. Brexit : le Parlement britannique au bord de l’implosion

Dans une situation de blocage total – gouvernement minoritaire, aucune avancée sur le Brexit, refus de l’opposition d’accepter des élections anticipées –, les débats entre députés ont repris dans une ambiance explosive au Parlement britannique.

Atmosphère électrique, références controversées à une députée assassinée, passes d’armes enflammées : la rentrée parlementaire forcée des députés britanniques s’est effectuée sous haute tension à Westminster. Les excès de langage sont allés crescendo, à tel point que le président de la Chambre des communes, John Bercow, a organisé un débat sur le sujet jeudi 26 septembre, finalement sans issue.
Au centre des critiques, le Premier ministre Boris Johnson. Après une longue journée de débats houleux la veille, le chef du gouvernement a provoqué l’ire des députés de l’opposition en considérant que demander un nouveau report du Brexit reviendrait à capituler face à Bruxelles.
La députée travailliste “Paula Sheriff l’a accusé d’utiliser un ‘langage offensant, dangereux’ et ‘incendiaire’, avant d’évoquer la mémoire de son amie Jo Cox”, rapporte The Daily Telegraph. “En réponse, le Premier ministre a rétorqué : ‘Je n’ai jamais entendu une telle sottise de toute ma vie.’

Ancienne députée du Labour, Jo Cox avait été assassinée par un fanatique d’extrême droite quelques jours avant le référendum sur le Brexit, en 2016. “Chaque terme incendiaire ou nouvelle expression de mépris de la part du Premier ministre fragilise un peu plus notre démocratie et rend de plus en plus difficile toute éventuelle réconciliation après les divisions liées au Brexit”, note The Guardian. Boris Johnson refuse néanmoins de présenter ses excuses, lui qui avait ajouté mercredi soir que “la meilleure façon d’honorer la mémoire de Jo Cox et de rassembler ce pays [était] […] d’obtenir le Brexit”.
Pour The Telegraph :

Regarder les députés favorables au maintien dans l’Union européenne dire à M. Johnson de modérer son langage est au-delà de la parodie. Malgré toutes leurs protestations à propos du mot ‘capitulation’, ils ne semblent pas avoir honte du langage scandaleux qu’ils utilisent habituellement pour salir le Premier ministre : ‘charlatan’, ‘menteur’, ‘extrême droite’, ‘fasciste’, ‘nazi’ et ‘voyou’ n’en sont que quelques exemples. Nombre d’entre eux, bien sûr, de nature provocante, laissant entendre qu’il s’agit d’une entité maléfique qui doit être vaincue.”

Le journal en ligne Spiked se montre virulent envers ceux qui condamnent Boris Johnson : “Non contents de frustrer la volonté du peuple, ils veulent maintenant décider de ce que le peuple peut dire de tout cela. Antidémocratie et censure – quelle route pourrie ils ont empruntée.”

Les évêques anglais se mêlent au débat

Le New Statesman assimile le langage du Premier ministre à une stratégie pour diviser l’opposition, à mesure que les tensions gonflent entre les parlementaires :

Il sait […] que son comportement poussera probablement les députés travaillistes à rejeter l’accord, ce qui signifie que la seule façon pour lui de réaliser le Brexit est d’organiser une campagne dans laquelle il s’ingénie à insuffler encore plus de vitriol dans l’opinion publique.”

Royaume-Uni. Brexit : le Parlement britannique au bord de l’implosion

Dans une situation de blocage total – gouvernement minoritaire, aucune avancée sur le Brexit, refus de l’opposition d’accepter des élections anticipées –, les débats entre députés ont repris dans une ambiance explosive au Parlement britannique.

Atmosphère électrique, références controversées à une députée assassinée, passes d’armes enflammées : la rentrée parlementaire forcée des députés britanniques s’est effectuée sous haute tension à Westminster. Les excès de langage sont allés crescendo, à tel point que le président de la Chambre des communes, John Bercow, a organisé un débat sur le sujet jeudi 26 septembre, finalement sans issue.
Au centre des critiques, le Premier ministre Boris Johnson. Après une longue journée de débats houleux la veille, le chef du gouvernement a provoqué l’ire des députés de l’opposition en considérant que demander un nouveau report du Brexit reviendrait à capituler face à Bruxelles.
La députée travailliste “Paula Sheriff l’a accusé d’utiliser un ‘langage offensant, dangereux’ et ‘incendiaire’, avant d’évoquer la mémoire de son amie Jo Cox”, rapporte The Daily Telegraph. “En réponse, le Premier ministre a rétorqué : ‘Je n’ai jamais entendu une telle sottise de toute ma vie.’

Ancienne députée du Labour, Jo Cox avait été assassinée par un fanatique d’extrême droite quelques jours avant le référendum sur le Brexit, en 2016. “Chaque terme incendiaire ou nouvelle expression de mépris de la part du Premier ministre fragilise un peu plus notre démocratie et rend de plus en plus difficile toute éventuelle réconciliation après les divisions liées au Brexit”, note The Guardian. Boris Johnson refuse néanmoins de présenter ses excuses, lui qui avait ajouté mercredi soir que “la meilleure façon d’honorer la mémoire de Jo Cox et de rassembler ce pays [était] […] d’obtenir le Brexit”.
Pour The Telegraph :

Regarder les députés favorables au maintien dans l’Union européenne dire à M. Johnson de modérer son langage est au-delà de la parodie. Malgré toutes leurs protestations à propos du mot ‘capitulation’, ils ne semblent pas avoir honte du langage scandaleux qu’ils utilisent habituellement pour salir le Premier ministre : ‘charlatan’, ‘menteur’, ‘extrême droite’, ‘fasciste’, ‘nazi’ et ‘voyou’ n’en sont que quelques exemples. Nombre d’entre eux, bien sûr, de nature provocante, laissant entendre qu’il s’agit d’une entité maléfique qui doit être vaincue.”

Le journal en ligne Spiked se montre virulent envers ceux qui condamnent Boris Johnson : “Non contents de frustrer la volonté du peuple, ils veulent maintenant décider de ce que le peuple peut dire de tout cela. Antidémocratie et censure – quelle route pourrie ils ont empruntée.”

Les évêques anglais se mêlent au débat

Le New Statesman assimile le langage du Premier ministre à une stratégie pour diviser l’opposition, à mesure que les tensions gonflent entre les parlementaires :

Il sait […] que son comportement poussera probablement les députés travaillistes à rejeter l’accord, ce qui signifie que la seule façon pour lui de réaliser le Brexit est d’organiser une campagne dans laquelle il s’ingénie à insuffler encore plus de vitriol dans l’opinion publique.”

Même l’Église d’Angleterre tient à rétablir une certaine politesse entre les parlementaires, relate The Times. “La totalité des 118 évêques et archevêques du Royaume-Uni ont publié une rare déclaration commune condamnant le langage des députés, qu’ils jugent ‘indigne de notre pays’.”
Jeudi 26 septembre, Boris Johnson n’a pas obtenu les votes nécessaires pour suspendre les travaux parlementaires pendant trois jours, la semaine prochaine, à l’occasion du congrès du Parti conservateur. Les ministres et députés conservateurs sont ainsi contraints de faire la navette entre le Parlement à Londres et la conférence des torys à Manchester, qui s’ouvre ce samedi

Même l’Église d’Angleterre tient à rétablir une certaine politesse entre les parlementaires, relate The Times. “La totalité des 118 évêques et archevêques du Royaume-Uni ont publié une rare déclaration commune condamnant le langage des députés, qu’ils jugent ‘indigne de notre pays’.”
Jeudi 26 septembre, Boris Johnson n’a pas obtenu les votes nécessaires pour suspendre les travaux parlementaires pendant trois jours, la semaine prochaine, à l’occasion du congrès du Parti conservateur. Les ministres et députés conservateurs sont ainsi contraints de faire la navette entre le Parlement à Londres et la conférence des torys à Manchester, qui s’ouvre ce samedi.

Source: Courrier Intertnational

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *