Politique. Matteo Renzi quitte le Parti démocrate et affaiblit le nouveau gouvernement italien
Lundi 16 septembre, l’ancien président du Conseil Matteo Renzi a annoncé qu’il abandonnait le Parti démocrate, dont il a été longtemps le premier secrétaire, pour fonder un nouveau mouvement. Un choix qui change les équilibres à l’intérieur du nouveau gouvernement italien et menace la stabilité de l’exécutif.
“Le D-Day est arrivé”, “un tremblement de terre pour le centre gauche italien”, “un choix qui va tout changer”. Ce mardi 17 septembre, tous les commentaires des premières pages de la presse italienne sont pour lui. Matteo Renzi, l’ancien président du Conseil italien de 2014 à 2016 et ancien premier secrétaire du Parti démocrate (PD, centre gauche) de 2013 à 2017, a décidé de franchir le Rubicon.
Dans une longue interview au journal de centre gauche La Repubblica, celui qui s’est fait connaître aux temps où il était maire de Florence, a annoncé qu’il quittait le PD, parti dont il a été longtemps le leader charismatique. Une manœuvre politique qui met en péril le gouvernement Mouvement 5 étoiles (M5S) – Parti démocrate qui vient de naître.
En effet, même si Matteo Renzi a déclaré qu’il soutiendra le nouvel exécutif guidé par Giuseppe Conte, certains craignent que cet appui ne dure qu’un temps : “Celui qui sera nécessaire pour permettre au nouveau parti de Renzi de grandir et d’obtenir davantage de consensus, afin de ne pas avoir peur de retourner aux urnes”, estime le quotidien de droite Il Giornale.
“Est-ce que tout ça en valait la peine ?”
En attendant, “Matteo Renzi aura toutes les cartes en mains”, pointe Libero Quotidiano. “Si l’ancien secrétaire du PD décidait de bloquer une loi de la majorité actuelle, il provoquerait immédiatement une crise de gouvernement. La vie de cet exécutif dépendra donc de ses humeurs et de ses idées”, explique le journal de droite.
Car si le départ de Matteo Renzi du PD est considéré si crucial par la presse transalpine, c’est que l’ancien secrétaire du parti ne part pas seul. Selon les décomptes effectués par le Corriere della Sera, “le nouveau parti que souhaite fonder l’ancien président du Conseil devrait embarquer 20 députés du PD avec lui, et 8 à 10 sénateurs”. Des troupes consistantes, mais – pour l’instant – numériquement insuffisantes pour faire tomber le gouvernement, détaille La Stampa.
À un moment donné Renzi pourrait essayer de faire tomber le gouvernement Conte, mais peut-il y arriver ? Son groupe de sénateurs est insuffisant, et si Renzi était privé du pouvoir de chantage sur la majorité, son destin serait celui d’être politiquement insignifiant dans ce Parlement. Est-ce que tout ça en valait la peine ?”
Courrier International