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Libye : l’ONU « préoccupée » par les traitements indignes de migrants

La Mission d’appui des Nations unies en Libye (Manul) a exprimé lundi sa préoccupation face à la détention arbitraire de migrants et de demandeurs d’asile, appelant les autorités libyennes à les traiter avec « dignité ».

L’ONU est « préoccupée par les détentions arbitraires massives de migrants et de demandeurs d’asile à travers le pays » où les autorités ont arrêté « des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants dans les rues, chez eux ou lors de rafles dans des soi-disant camps et caches de trafiquants », selon un communiqué de sa mission lundi.

La Manul a dénoncé la détention de « femmes enceintes et d’enfants » dans des lieux « surpeuplés et insalubres » et « l’expulsion collective » de milliers d’étrangers, même entrés légalement dans le pays.

Les autorités libyennes doivent « mettre fin à ces actions et traiter les migrants avec dignité et humanité », dans le respect de leurs engagements internationaux, et accorder aux agences de l’ONU et aux ONG un « accès sans entraves aux détenus qui ont besoin d’une protection urgente », selon la Manul.

Selon l’Organisation internationale des migrations (OIM), la Libye compte plus de 600 000 migrants. A part quelques nationalités exemptées de visa, la plupart sont entrés clandestinement, par les frontières poreuses du vaste sud désertique très souvent en provenance d’Afrique subsaharienne.

Plongée dans le chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est devenue une plaque tournante pour des milliers de candidats à l’émigration vers l’Europe via la Méditerranée.

Des centaines de migrants sont régulièrement interceptés par la marine jusque dans les eaux internationales et ramenés de force en Libye où ils sont placés dans des centres de détention.

Les autorités rivales de l’Ouest et l’Est effectuent fréquemment des descentes dans des quartiers où se concentrent des migrants comme en banlieue de la capitale Tripoli (ouest) et Tobrouk (est), à 120 km de la frontière égyptienne.

Début juin, des médias locaux ont relayé des vidéos non authentifiées montrant près d’un millier d’Egyptiens expulsés par les autorités de l’Est libyen et contraints de marcher vers la frontière.

Plus de 7 000 migrants ont été interceptés en mer et ramenés en Libye depuis le début de l’année, 368 sont portés disparus et plus de 600 se sont noyés au large des côtes libyennes, selon l’OIM. Selon l’agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR), depuis début 2023, plus de 54 000 migrants ont débarqué sur les côtes italiennes dont plus de 22 000 provenant de Libye.

Africanews

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