L’Etat islamique revendique l’attaque qui a tué des dizaines de soldats au Mali
Au Mali, le 1er novembre 2019 restera marqué par une des attaques les plus meurtrières de ces dernières années. Alors que la ministre française des armées, Florence Parly se prépare à un déplacement au Sahel pour faire un point sur la situation sécuritaire, les forces armées maliennes (FAMa) ont essuyé à Indelimane, dans le nord-est du pays, une attaque revendiquée par l’organisation Etat islamique.
Le bilan communiqué samedi sur sa page Facebook par l’armée malienne fait état de 49 morts et de trois blessés. Un précédent bilan donné vendredi soir par le porte-parole du gouvernement, Yaya Sangaré, faisait état de 53 soldats et d’un civil tués. « Le processus d’identification des corps est encore en cours, il se pourrait que des ennemis se trouvent parmi eux », a précisé M.Sangaré. De lourds dégâts matériels ont également été enregistrés sans que des précisions ne soient pour l’heure données sur ce point, et vingt soldats rescapés ont été pris en charge.
Assaillants à moto
Selon une source sécuritaire, trois groupes composés d’une centaine d’assaillants à moto et en pick-up ont attaqué le poste des forces maliennes vers midi vendredi, à l’heure du déjeuner. La violence de l’attaque, qui a débuté par des tirs de mortiers d’après le porte-parole du gouvernement, aurait rapidement mis en déroute les soldats maliens. « Les éléments armés se sont ensuite retirés vers le Niger », ajoute Yaya Sangaré, confirmant un modus operandi devenu tristement classique dans cette zone de frontières.
« Le camp a été saccagé, quatre véhicules ont été brûlés et trois autres emportés », confie au Monde une source au sein du Mouvement pour le salut de l’Azawad (MSA), un groupe politico-armé qui a dépêché des éléments sur place depuis Ménaka, ville à l’est d’Indelimane. « L’attaque était terminée lorsque nous sommes arrivés. Nous avons porté assistance à la vingtaine de rescapés et aux blessés, avant que les renforts des FAMa n’arrivent en fin d’après-midi. »
Au lendemain de cette attaque qui endeuille le pays, des opérations de ratissage sont en cours dans la région, avec l’appui aérien de la force française Barkhane et des casques bleus de la Mission intégrée des Nations unies, la Minusma. « Les soldats sont sur les lieux, nous serons fixés au terme de cette opération », avance prudemment la direction de l’information et des relations publiques de l’armée à Bamako.
L’attaque a été qualifiée de « terroriste » par les autorités maliennes avant même la revendication du groupe Etat islamique (EI). « Des soldats du califat ont attaqué une base militaire où sont stationnés des éléments de l’armée malienne apostate dans le village d’Indelimane, dans la région de Ménaka », a indiqué l’EI dans un communiqué signé « Province Afrique de l’Ouest », publié samedi en fin de journée sur ses chaînes Telegram, une semaine après la mort du chef de l’EI, Abou Bakr Al-Baghdadi, tué lors d’un raid américain en Syrie.
Le Monde