Au Liban, le mouvement de protestation se laisse un répit en attendant le nouveau gouvernement
Trois jours après la capitulation du premier ministre Saad Hariri face à la colère de la rue, le Liban hésite entre retour à la normale et poursuite de la contestation. Vendredi 1er novembre, les banques ont rouvert leurs portes, pour la première fois en deux semaines, et, les barrages routiers ayant été levés, la circulation a repris comme à l’accoutumée. Mais des rassemblements de protestation ont eu lieu dans les villes de Saïda et Tripoli et dans le centre de Beyrouth, et des protestataires ont brièvement occupé le siège de l’Association des banques, signe que la colère contre la classe dirigeante reste encore vive.
« Après quatorze jours de manifestations non-stop, les gens ressentent le besoin de souffler, explique Joëlle, une fonctionnaire d’une quarantaine d’années, assise sous l’une des tentes de la place Riad Al-Solh, en face du siège du gouvernement, à Beyrouth. Et puis, comme c’est le début du mois et que les banques ont repris le travail, beaucoup sont allés toucher leur paye. »
Le carrefour, sur lequel des milliers de Libanais se sont massés ces deux dernières semaines, pour réclamer la démission de leur gouvernement, n’accueillait que quelques dizaines d’irréductibles vendredi après-midi. « Mais n’allez pas croire qu’on a baissé les bras, prévient Micheline. Notre objectif n’a pas changé. On veut un gouvernement de technocrates, qui juge les corrompus, récupère les fonds volés et prépare des élections anticipées. »
La réouverture des banques, étape redoutée par certains observateurs qui craignaient une ruée sur les guichets et une dépréciation de la livre, s’est déroulée sans incident.
Le Monde