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Editorial: Le festival international de culture saharienne enfanterait-il le coronavirus ?

Depuis fin décembre, le covid-19 ne cesse de se propager passant de quelque dizaine de contamination à des milliers de personnes infectées et plus 5000 cas de décès à travers le monde. Si la Chine, est premier foyer d’infection a pu contrôler la situation depuis deux semaines, le virus s’est créé des nouveaux foyers.

En Asie, l’Iran et la Corée du Sud ont les plus cas de contamination mais surtout l’Europe dont l’Italie, la France, l’Espagne et l’Allemagne sont devenue les nouveaux foyers. L’Afrique n’est pas du reste depuis janvier plus d’une dizaine de pays ont recensé le coronavirus dont des pays voisins du Tchad à savoir le Nigeria et le Cameroun.

Le 11 mars 2020, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a déclaré l’épidémie une pandémie mondiale touchant plus de 120 pays et dont l’Europe est le nouveau l’épicentre.

Le Tchad qui n’a recensé aucun cas sur son territoire jusqu’à présent a pris des mesures préventives depuis janvier quand l’OMS avait déclarée l’épidémie d’urgence  publique de portée internationale.

Le pays avait renforcé le contrôle des frontières surtout à l’aéroport, l’ouverture d’un centre de mise en isolement pour les voyageurs venant d’Asie et la création de laboratoire mobile. Avec le recensement des premiers cas au Cameroun et Nigeria le ministère de la santé a décidé de créer des postes de contrôle au niveau de frontières terrestre notamment à Ngueli. Le ministère des affaires étrangères déclaré la suspension de voyages venant de principaux pays touchés.

La pandémie qui ne cesse de se propager causant l’annulation de plusieurs évènements à travers le monde, au Tchad un événement intrigue plus d’un citoyen.

Le festival international de culture saharienne FICSA prévu le 26 mars est jusqu’à présent maintenu. Le FICSA dont cette année la 6eme édition se déroule à Amdjarass, verra la présence des pays de la CEN-SAD (29 pays). Il est vrai que la plupart des pays sont épargnés par le COVID-19 jusqu’à présent il reste que les principaux foyers africains qui  sont le Sénégal, le Maroc, l’Egypte qui sont aussi membre de cette organisation. Le maintient du festival pose aussi des question.

Il est vrai que le festival est avant un rendez-vous culturel de partage entre le peuple du Sahara mais c’est aussi une initiative pour booster le secteur touristique tchadien. Depuis l’apparition du COVID-19, le secteur touristique mondial a connu une chute drastique causant l’annulation de plusieurs évènements mondiaux.

Le FICSA dont les principaux visiteurs sont des touristes européens risque de connaitre le même sort. Face à l’investissement financier pour l’organisation d’un tel événement et la non présence des touristes n’est-il pas judicieux de reporter l’événement a une date ultérieure ? La question de la présence des touristes venant des pays de la CEN-SAD aussi pose problème quand on sait  la vitesse de propagation du virus à travers le monde et des pays comme l’Egypte, le Maroc (où les écoles ont été fermées) et le Sénégal sont le plus touchés en Afrique.

Le plus grand problème est l’incertitude qui règne des déclarations du comité d’organisation à moins de deux semaines des festivités alors que l’arrivée des touristes africains et internationaux est prévue dans les jours à venir, même l’OMS préconisait une période d’incubation du virus pendant 14 jours. C’est-à-dire avant que les premiers symptômes n’apparaissent chez une personne infectée.

Le comité d’organisation a-t-il prévu une solution face à la présence des internationaux ? Que faut-il faire pour empêcher une propagation si seulement un touriste infecté arrive vue que la période d’incubation est 14 jours ? L’Italie qui a été victime de son secteur touristique en acceptant des milliers visiteurs pendant le festival de Venise et Milan en février n’est-elle un exemple qui nous fera réfléchir sur les conséquences du mouvement de touristes pendant une pandémie ?

Que fera-t-on pour compenser les pertes dues à l’organisation d’un grand événement si seulement les touristes ne viennent ?

Face aux plusieurs incertitudes qui règnent autour de l’organisation du festival et le manque des mesures concrètes de la part des organisateurs, nous devons penser aux priorités de l’heure, à savoir tout faire pour éviter que le cas n’arrive au pays. Aujourd’hui plus que jamais nous sommes face à un défi, celui d’éviter de faire porter à notre système de santé agonisant une pandémie qu’il ne pourra supporter. Il est temps au gouvernement de faire un choix entre le combat pour éviter d’un premier cas sur le territoire ou l’organisation d’un festival qui pourrait être la source du premier cas d’infection du COVID-19.

Signé : Tahamouko

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