Coronavirus : un cas confirmé à Touba, ville sainte de la confrérie mouride au Sénégal
Un premier cas de coronavirus a été confirmé mercredi à Touba, ville sainte de la confrérie musulmane des mourides, dans le centre du Sénégal, où un grand rassemblement religieux est prévu le 22 mars, a indiqué le ministère de la Santé.
Il s’agit du cinquième cas confirmé au Sénégal, dont deux ont été déclarés guéris.
Le nouveau patient est un Sénégalais résidant en Italie, rentré au Sénégal le 6 mars. Il a consulté à Touba le 10 mars, au lendemain de l’apparition des premiers symptômes, puis a été isolé, ont précisé des responsables du ministère lors d’un point de presse.
« Il y a une densité de population telle à Touba » qu’une grande « rigueur » sera nécessaire pour éviter les contaminations ».
Son infection par le nouveau coronavirus a été confirmée mercredi par l’Institut Pasteur de Dakar et il est actuellement traité à Dakar, selon les mêmes sources.
Touba est la deuxième agglomération du Sénégal avec une population d’1,5 à deux millions d’habitants.
La ville, qui a connu un développement anarchique depuis une quarantaine d’années, attire des centaines de milliers, voire des millions de pèlerins autour de ses centres religieux, érigés en hommage au fondateur du mouridisme, Cheikh Ahmadou Bamba, dit Serigne Touba, et à ses successeurs, les khalifes.
Deuxième événement en importance à Touba après le “grand Magal”, qui commémore le départ en exil de Serigne Touba, le “Kazu Rajab”, anniversaire de la naissance du deuxième calife, Serigne Fallou Mbacké, est prévu le 22 mars.
Si les experts disent “qu’il faut que le Sénégal arrête l’ensemble des événements religieux, nous allons poser le problème et prendre une décision en ce sens”, a déclaré mardi lors d’une rencontre avec la presse le ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr.
D’autres grandes manifestations religieuses, qui drainent habituellement des foules considérables, dont des membres de la diaspora sénégalaise, sont prévues en mars au Sénégal, notamment à Dakar.
Le président Macky Sall a ordonné la semaine dernière à ses ministres de ne pas quitter le territoire, mais il ne s’est pas prononcé sur ces rassemblements religieux.
Le Sénégal compte plus de 90 % de musulmans, adhérant pour la plupart à l’islam soufi, représenté par différentes confréries, dont celle des mourides est l’une des principales et les plus influentes.
AFP