fbpx

Brexit. Au Royaume-Uni, Parlement suspendu et démission du controversé John Bercow

Le Parlement est suspendu jusqu’au 14 octobre. Avant que la prorogation ne devienne officielle, les “MP” ont voté contre la tenue des élections anticipées, qu’espérait Boris Johnson. Dans le même temps, John Bercow a annoncé qu’il quitterait son poste de “speaker” le 31 octobre, date programmée du Brexit.  

Vu de l’autre côté de l’océan Atlantique, John Bercow, le président de la Chambre des communes, était une “célébrité de l’ère du Brexit” (New York Times) ou une “star faite pour YouTube” (Washington Post). Le Times retient sa façon de hurler “Order ! Order !” et “ses piques constantes au gouvernement”. Le quotidien de la capitale fédérale américaine évoque “ses cravates colorées et son style oratoire plus coloré encore”, ainsi que “ses humiliations mémorables” de parlementaires devenues “virales”, comme lorsqu’il leur avait conseillés de se mettre au yoga.

Lundi 9 septembre, le “speaker” a donc prévenu la Chambre qu’il quittait ses fonctions. Soit le soir-même en cas de législatives anticipées, comme le souhaitait Boris Johnson, soit le 31 octobre, date programmée du Brexit. Comme le Parlement a voté dans la nuit contre de nouvelles élections, M. Bercow restera en place jusqu’à la sortie prévue du Royaume-Uni de l’Union européenne.

“J’ai promis à ma femme et à mes enfants que les élections de 2017 seraient mes dernières. C’est un engagement que je compte tenir”, a-t-il expliqué, au bord des larmes, regardant sa femme Sally présente dans la salle. “C’est un endroit merveilleux plein de gens motivés par leur notion d’intérêt national, par leur perception du bien public et de leur devoir, non pas comme délégués mais comme représentants, de faire ce qui est juste pour notre pays”, a-t-il ajouté. 

Le Guardian a remarqué que Jeremy Corbyn, le leader des Travaillistes, a été le premier à se lever pour saluer le président et le couvrir d’éloges sur son service à la démocratie. Une ovation debout a suivi. Dans le même temps, constate le quotidien, “le banc des membres du gouvernement a donné l’impression qu’ils allaient vomir”. 

Car M. Bercow, en poste depuis 2009, est incontestablement une personnalité controversée, quand l’usage veut que le président de la Chambre soit discret et surtout impartial. La presse pro-Brexit lui reproche surtout d’avoir œuvré autant qu’il l’a pu contre la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. 

“Bon débarras”, se réjouit Daily Mail. The Sun, un autre tabloïd, cite avec plaisir une source gouvernementale le qualifiant de “branleur donnant la nausée” et assure que “peu de larmes ont été versées au 10, Downing Street”, la résidence du premier ministre à Londres, à l’annonce de sa démission. 

Un speaker qui a renoncé à son impartialité 

Le Daily Telegraph, qui publie plusieurs tribunes sévères à l’encontre du président et de son bilan, ironise notamment sur les applaudissements fournis dans la Chambre après son annonce : “ce qui a suivi a ressemblé à une orgie exubérante, à une nuit d’adulation aux Oscars, à un torrent de flatteries larmoyantes.”

Ce fan de tennis et d’Arsenal, rappelle le Telegraph, a aussi fait face à des critiques sur son comportement avec ses assistants. Deux d’entre eux racontent avoir été la cible de ses accès de colère et d’un langage obscène. “Le speaker a de nombreux défauts”, admet le Spectator. “Il a pu manquer de nuance, de décorum, de jugement avisé et d’humilité, mais ces qualités ne transparaissent pas vraiment ailleurs à Westminster”, relativise l’hebdomadaire pour qui “John Bercow a été un défenseur nécessaire du Parlement (…) à une époque d’abus de pouvoir de l’exécutif”. 
Désormais, la “course est lancée” pour sa succession, rapporte le Guardian. Même si, le timing proposé pour son départ peut agacer les “Brexiters” puisqu’il augmente les chances qu’un autre parlementaire en faveur du maintien dans l’Union européenne le remplace, analyse le quotidien. 

Les séances au Parlement reprendront le 14 octobre après les cinq semaines de suspension obtenues par Boris Johnson. Mais en restant en place jusqu’au 31 octobre, le président de la Chambre des communes s’assure de superviser “ce qui pourrait bien parmi compter parmi les sessions les plus mouvementées et imprévisibles de l’histoire récente”, prévient la BBC. 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *