Ambassade du Tchad en France: Qui serait nommé à ce poste tant convoité
Les tractations au sein du premier cercle d’Idriss Déby vont bon train ces dernières semaines pour remplacer Amine Abba-Siddick à la tête de la chancellerie de N’Djamena à Paris. Plusieurs anciens ministres prétendent à ce poste ô combien stratégique pour la diplomatie tchadienne.
Depuis la nomination le 14 juillet de l’ambassadeur Amine Abba-Siddick au poste de ministre des affaires étrangères, la chancellerie tchadienne à Paris n’a plus de tête. Une situation qui ne manque pas de raviver les luttes d’influence autour du président tchadien, qui devrait trancher dans les prochains jours.
Parmi les potentiels candidats au poste le plus prestigieux de la diplomatie tchadienne figurent plusieurs proches d’Idriss Déby, à l’instar du général Djiddi Saleh, son ancien conseiller spécial pour la sécurité. Ce dernier a également été à la tête de la puissante Agence nationale de sécurité (ANS) de 2013 à 2016.
Mais depuis quelques mois, cet homme de renseignements a perdu de sa superbe. Il a été déchu de son poste de chef de canton, qu’il a usurpé à des ayants droits reconnus. Et Idriss Déby ne le consulte plus comme avant. D’après plusieurs sources, la justice française l’attend de pied ferme à cause de 2 plaintes déposées contre lui en France.

Originaire de Moussoro (centre-ouest), Djiddi Saleh a par ailleurs été le conseiller de l’ancien président tchadien Goukouni Weddeye qu’il a fini par trahir en jouant le rôle de l’agent double.
Le second nom qui circule activement dans l’entourage du chef de l’État, celui d’Hissein Brahim Taha. Ancien ministre des affaires étrangères, ce dernier est le prédécesseur d’Amine Abba-Siddick à la tête de la chancellerie tchadienne de la rue des Belles-Feuilles, dans le 16e arrondissement de Paris. Il y a officié pendant près de dix ans, de 2007 à 2017. Il a été depuis 2019 secrétaire général adjoint à la présidence avant d’être remercié il y a 2 mois pour un jeune cadre natif du Ouaddaï.

L’autre nom qui viendrait à l’esprit, c’est aussi Moustapha Ali Alifei, un proche du pouvoir. Plusieurs fois ministre depuis 1990, chef de file du Mps dans le Kanem de l’époque, ex secrétaire chargé des relations extérieures du Mps et récemment Représentant permanent du Tchad auprès des nations unies, Alifei est Né à Mao, dans la province du Kanem où il continue de maintenir la popularité de son parti.

Mais la première dame tente elle aussi d’imposer son propre candidat : Ahmat Ghazali Mahamat Acyl. Ancien ministre de l’éducation nationale, ce dernier n’est autre que le frère aîné d’Hinda Déby Itno – quatrième épouse d’Idriss Déby, dont l’omniprésence ne cesse de diviser le premier cercle du président tchadien.

Enfin, le nom de l’actuel conseiller diplomatique d’Idriss Déby, Acheikh ibn Oumar, figurerait lui aussi sur la liste. Pour beaucoup d’observateur au Quai d’Orsay, la sympathie tend plus vers ce cadre que beaucoup de fonctionnaires des Affaires étrangères françaises tiennent en haute estime.
Ministre des affaires étrangères d’Hissein Habré de 1989 à 1990, Acheikh ibn Oumar avait été nommé ambassadeur du Tchad à Washington en 1992, deux ans avant sa rupture avec le président tchadien en 1994. Il avait dans la foulée basculé dans l’opposition et activement milité au sein de l’Union des forces pour la démocratie et le développement (UFDD) de Mahamat Nouri, puis de l’Union des forces de la résistance (UFR) de Timan Erdimi.
A la faveur d’une loi d’amnistie, il est rentré au Tchad fin 2018, après plus de vingt-cinq ans d’exil en France.

TWM, Tchadanthropus-tribune avec la Lettre du Continent