Tribune : Empoignade du destin ou volonté suprême de Dieu ! Par Aboubakr Guilavogui
Une histoire sans tête, ni queue ! Suis-je francophobe ou francophile ? Une question à l’histoire et dont le consul français en Guinée répondra sûrement dans l’avenir.
Le sort le plus cruel que la vie peut réserver à tout homme, c’est de vivre sans gloire et de mourrir sans honneur. Pour être plus simple c’est de vivre sans jamais exister.
Nombreux sont ceux qui rêvent d’un grand destin, vont jusqu’à confondre la réalité à l’irréalité du simple fait de la rassurance de leur aplomb, ils ne remarquent pas que le destin est unique et l’histoire est individuelle. Raison pour la quelle ils se perdent même dans le cimetière des illusions perdues.
En face d’eux l’oublie suprême, ils refusent catégoriquement de se poser la question s’ils ont le profil adapté et la moralité requise aux rêves qu’ils prétendent réaliser. Ils se mentent à eux mêmes pour rien et de façon éternelle, c’est pourquoi ils ne vivent pas seulement en marge de l’histoire, ils se bannissent même de l’avenir tout en vivant la géhenne du présent.
Certes, aucune œuvre humaine n’est parfaite, aucun homme ne peut prétendre à l’innocence absolue, mais, il y a des hommes qui, malgré les autres, marquent leur temps, fascinent leurs contemporains, et survivent ainsi à toutes les épreuves dont ils n’ont jamais eu peur dans la sérénité du succès assuré.
Ces hommes avertis affrontent avec stoïcisme les injustices, méchancetés et rivalités inhérentes rencontrées dans la vie. Ils font face, avec un courage froid et une détermination farouche, aux nombreux obstacles qui jalonnent leur parcours. C’est pourquoi Chacun doit être capable de pardonner les offenses et d’être indifférent aux fausses interpellations pour se sentir fort et accompli, c’est-à -dire oser se distinguer des autres à travers une personnalité authentique et une identité affirmée, c’est ce qui détermine la grandeur d’un grand-homme.
Dieu, maître de l’univers est celui qui fixe le destin de chacun et dessine son histoire en fonction de son vouloir, faut-il les apprendre cela ? Ou jusqu’à quand comprendront-ils cela ? Même quand la triste fin s’annonce, ils refusent de se rechigner face à leurs échecs cruels. Voilà, ce sont des gens qui se : « prennent pour des surhommes hors il ne sont à peine que des hommes » comme disait le philosophe Alain, des marmots parias destinés à la vindicte populaire et au châtiment de l’histoire qui leur refuse même ses poubelles. Pathétique situation !
Dieu, étant celui qui ne trahit personne et veut du bonheur pour tous. Alors que certains chenapans en veulent toujours aux autres, veulent voir les autres traîner dans la boue. Mais le temps étant meilleur juge de l’histoire, remettra chacun à sa place le moment venu, dans la sérénité assumée et la lucidité de la raison.
Ils confondent la volonté suprême de Dieu aux vœux mesquins des hommes, quelle horreur mentale ! Nul ne peut réduire la volonté de Dieu à celle humaine, sauf si l’on est un cul de jatte mental. C’est l’épreuve du temps et de la vie, qu’on affronte dans nos progressions personnelles et nos échecs aussi.
En attendant, On verra où tout cela les mènera et ce qu’ils pourraient en tirer comme bénéfice, en se rappelant qu’on ne peut interdire aux autres ce qu’on s’est permis, qu’on récolte toujours ce qu’on a semé, et que ce qu’on a fait subir aux autres, viendra aussi le jour de le subir à son tour.
Chacun sait que même les changements les plus souhaités ont leur part de déconvenues, ceux qui arrivent à pas forcer, en dehors du cadre légal et normatif, presque à tous les coups, les hommes les ressentent durement dans leur chair et leur âme, sont marqués par la désolation et la ruine et font le malheur de tous dans le regret qui peut être de courte durée si l’on n’abandonne pas ses rêves.
Ils ont toujours pensé que la vie les attend, ils ne réalisent toujours pas qu’il y a longtemps déjà qu’elle ne les entend plus. Elle n’aime que ceux qui se battent pour parvenir à faire d’eux des acteurs du moment, ne se donne qu’aux meilleurs qu’elle choisit, et non à ceux qui voudraient s’imposer à elle sans en avoir la capacité ni la légitimité.
Il en est ainsi aujourd’hui, il en sera ainsi demain.
Gardons la foie en Dieu ! Car Selon Ibn-Al-arabi, «À qui sait attendre, le temps ouvre les portes.» Ceci pour dire que tout ce qui ne tue pas rend plus fort !
Le temps scintille et laisse entrevoir l’espoir dans la patience des grands hommes ou de ceux qui rêvent d’en être aussi.
Aboubakr Guilavogui.