Tchad : Malaise après la sortie d’une liste des boursiers en médecine pour le Cuba
Scandale autour de la liste des étudiants admis pour la bourse de médecine de Cuba : tout a été concocté à la Présidence
Hissein Massar Hissein. C’est lui le conseiller à l’Enseignent supérieur, à l’Innovation et à la Recherche du chef de l’État. C’est lui le signataire de la liste de 70 bacheliers « retenus » pour aller étudier la médecine au pays de Fidel Castro. Il est mentionné en tête de la liste qu’il ne s’agit que de la première vague. Sous-entendu, d’autres vagues suivront.
Cette liste, révélée par un internaute, fait quasiment l’unanimité sur la blogosphère tchadienne quant à son caractère discriminatoire. Si beaucoup d’internautes estiment que les meilleurs bacheliers (2018-2019) de toutes les régions du pays n’y sont pas, il semble que les heureux admis soient en majorité des arabophones…comme Hissein Massar Hissein. Comment celui-ci a pu mettre la main sur ce projet ? La Voix vous explique.
Tout est parti d’un arrêté n°0021 signé le 30 décembre 2019. Profitant de l’absence de son titulaire, Kalzeubé Pahimi Deubet, qui connaissait des déboires avec la justice en cette période, le ministre, secrétaire général adjoint de la Présidence de la République, Hisseine Brahim Taha, met sur pied la « Commission spéciale chargée de la sélection des candidats pour la bourse de médecine de Cuba ». Il ne se démène pas pour lui trouver une tête. Car le président de cette commission ne sera personne d’autre que le conseiller à l’Enseignement supérieur, à l’Innovation et à la recherche du président, Hissein Massar Hissein.
Fort des pouvoirs qui lui sont confiés par le ministre, secrétaire général de la présidence de la République, cet arabophone bon teint convoque les autres membres de la commission pour une réunion de prise de contact. Il s’agit de : le conseiller technique à la santé du président de la République, qui en est le vice-président, le secrétaire général du ministère de l’Enseignement supérieur, qui est le premier rapport, le directeur général de l’Enseignement supérieur, le directeur général du CNOU et le directeur des bourses du CNOU, le directeur général des études à la Fonction publique, le directeur général du ministère des Finances et le directeur général de l’ONECS. Tous conviennent qu’un communiqué soit diffusé pour inviter les candidats remplissant les critères à postuler (être détenteurs de baccalauréats scientifiques nationaux de séries C, CA, D, DA des années 2018-2019, âgé au minimum de 23 ans à la date de sélection, avoir une note supérieure ou égale à 10/20 en biologie, physique-chimie et mathématiques). Après quoi, la commission devra statuer conformément au décret n°240 fixant les quotas d’entrée en première année dans les différents établissements publics d’enseignement supérieur et à son arrêté d’application n°0535. Après délibération de la commission, la liste des admis sera affichée…
Mais tout ne se passera pas finalement comme prévu. A leur plus grande surprise, les membres de la commission apprendront en ce début mai sur les réseaux sociaux que la liste des admis pour la bourse de médecine de Cuba est déjà disponible. Miracle ? Même les responsables du Centre national des œuvres universitaires (CNOU), à qui incombe la mission première de sélectionner les meilleurs candidats pour les bourses étrangères, n’auraient pas été associés. Tout a été concocté à la présidence entre le conseiller du chef de l’État et quelques complices. Et à l’insu même du chef de l’État qui, on le sait, n’aurait jamais toléré cela. Conséquence : beaucoup de membres de cette commission, qui ne s’y reconnaissent pas, entendent se réunir pour publier un communiqué pour se dédouaner au vu de l’ampleur de l’affaire. Sur les réseaux sociaux, plusieurs voix s’élèvent pour demander l’annulation pure et simple de cette liste. Retrouvez plus de détails sur notre enquête dans notre prochaine édition.
Un article proposé par la Voix
Je remarque ici le non respect des conditions d’admission quand à l’âge.