Tchad: Dr Ali Abdraman conseille Déby à dialoguer avec Mahadi
Monsieur le Président de la République, cher frère. En 2008, vous aviez pris votre bâton de pèlerin et votre courage à deux mains. Vous avez écouté votre coeur. Vous êtes allé à Khartoum et une page de sang a été tournée. Depuis ce voyage historique, que de choses intéressantes réalisées.
Aujourd’hui encore, l’histoire vous interpelle. Lancez les colombes dans le ciel du Tchad. Trouvez les moyens d’inviter à la table de la paix et de la fraternité le frère Mahamat Mahdi. Pour la Paix au Tchad. Pour le peuple tchadien. Vous avez des conseillers expérimentés. Je citerai l’un d’entre eux. Acheikh Ibni Oumar. Vous êtes un homme d’expérience. Vous avez le flair du soldat de métier comme vous le dites.
Sortons du cycle de la violence. Brisons les chaînes cette violence qui nous maintient prisonniers de la haine. Nous le pouvons. Vous en êtes capable. Sans dialogue, il n’y a pas de paix. Sans paix, point de développement. Nous avons des atouts. Le monde nous regarde. Démontrons au monde que » nous ne sommes pas un petit peuple « . Les petits peuples ne savent pas donner leur vie pour l’honneur, la dignité, l’amitié, le voisinage. Les tchadiens savent le faire. Nous sommes un Grand Peuple, n’en déplaise aux Levis Straussiens des tropiques.
Ceux qui souhaitent nous voir exploser, imploser, doivent patienter un peu. Le Tchad n’est-il pas le berceau de l’humanité ? Toumai n’est-il pas espoir de vie?
Il y a dans le monde qui gouverne le monde, des gens qui ont un fantasme carnassier: Observer les noirs s’entretuer pour confirmer la théorie de leur infériorité naturelle. Voir certaines ethnies se massacrer fait partie de cette démarche macabre.
Au Tchad, c’est un schéma simpliste qui tourne en boucle depuis 1960. C’étaient les nordistes musulmans contre les sudistes chrétiens, les T…contre les S… Ensuite, aujourd’hui, ce sont les Z… contre les G…; les A…contre les O…, etc. Le métissage des peuples, il n’en ont curé.
L’occidental est cartésien. Il aime les caricatures. Et il est servi en direct. Il est de notre devoir de détruire les caricatures infantilisantes.
Monsieur le Président, cher frère. Renouez le dialogue avec vos opposants, avec l’élite, la société civile, avec tout le monde. Revenez à votre savoir-faire des années 90. Proclamez une année de la détente et du sourire. C’est naïf, utopiste mais c’est sincère. L’alternance pacifique qui est une suite logique du dialogue et de la paix est à ce prix.
La force n’est pas une solution. La guerre n’amuse que ceux qui ne la connaissent pas. Vous, vous la connaissez.
Monsieur le Président, cher frère. Vous avez battu campagne au nom du Consensus. Le consensus est inconcevable sans dialogue. Je profite de cette occasion pour vous féliciter suite à la proclamation provisoire des résultats par la CENI et dire bravo aux soldats tchadiens qui ont évité le pire à notre pays.
Mes condoléances à toutes les familles tchadiennes.
J’aurais du vous écrire directement sans passer par les réseaux sociaux mais j’ai peur que ma lettre ne se perde dans les tiroirs d’un service insensible à l’histoire. Je suis en train de vous aider à ma manière. Je dois le faire car vous êtes le président de mon pays. Éduqué à ne jamais décevoir, même lorsque je suis incompris, je ne cesserai pas de faire mon devoir de frère en la Patrie.
Monsieur le Président, cher frère. Vous êtes capable de beaucoup de choses. Reprenez votre souffle, fermez les yeux et foncez vers la paix avec tous les frères, tous les frères sans exception, ceux de l’intérieur et de l’extérieur, les poliques et les politicomilitaires. Les tchadiens aiment le Tchad. Ils sont prêts à vous accompagner dans la voie de l’histoire vraie.
J’ai écrit ce post d’un trait, sans trop réfléchir, juste après avoir suivi le communiqué des FDS sur le bilan des affrontements, vu les images des enfants capturés par l’armée nationale et suivi l’interview sur Rfi du frère Mahamat Mahdi. J’ai eu l’impression que la roue tourne à l’envers. Les causes sont nombreuses. Une fois assis entrefrères, en Afrique pas en France, nous en dresserons un répertoire et nous trouverons des solutions.
Nous ne sommes pas les premiers à nous entredechirer. Même les compagons de notre Saint Prophète Mohamed l’ont fait. Mais ils ont fini par faire triompher l’essentiel, en laissant de côté leur ego. Cet essentiel, c’est l’ Islam.
La même chose a eu lieu dans la chretienneté avec l’inquisition et tout ce qui s’en était suivi. Mais les chrétiens ont cessé de s’autodetruire. En 2000 ans d’histoire, tous ont compris que L’essentiel c’est le Christ fils de la Vierge Marie.
Se battre, s’entretuer, c’est une chose. Faire la paix en est une autre. Faire la GUERRE à la guerre, c’est cela la vraie guerre. Faire la guerre à la guerre, c’est ériger une Paix définitive.
Ce post est le post d’un citoyen ordinaire au Président de son pays. J’ai 61 ans. Un âge où on n’a peur que de Dieu. Je voudrais rassurer les scrutateurs des pensées. Je ne cherche rien de ce qui agite certains ecervelés qui croient que tout est lié à la panse, à la bedaine ou au bas ventre. Je cherche autre chose. LA PAIX POUR MON PAYS. En 1981, déjà, j’intitulais un de mes écrits » Je veux la paix ».
Que Dieu inspire le Président. Que Dieu veille sur notre pays. Vive le Dialogue. Vive la Paix.
Merci Brahim Dadi, Merci Nocky NDjedanoum, Merci Enock Djondang, Merci Dr Moustapha Malloumi, Merci Me Hissein Ngaro, Merci Dr Alfred, Merci Frère Narcisse Laldjim, Merci Me Clarisse, Merci Christine Koundja, Dr Haroun, Merci Ahmat Moustapha, Merci Renaud Dingamnayel, Merci Armand Ndjekoltar, Merci Dr Mahamat Borgou, Merci Dr Arnaud Dingamnadji, Merci Dr Haggar Mallah, Merci Seid Farah, Merci Bamanga Abbas, Merci Brahim Malloum, Merci Toralta Tell Moyangar, Merci Professeur Mahmoud, Merci Professeur Malloum Soultan, Merci Soeur Aida, Merci à tous ceux qui ne paniquent jamais malgré la tristesse.
Merci à tous. Arrêtons de nous haïr et être la risée du monde.
Merci Monsieur le Président de me lire et de réagir. Nous pouvons arrêter la roue qui tourne à l’envers et la remettre à l’endroit.
A très bientôt dans un Tchad sous les étoiles et la pleine lune.