fbpx

Sécurité : Après moulte tractation, le contingent tchadien au Mali plis bagages

Le contingent tchadien de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) a terminé sa mission et rentre au pays avec une réputation et critique.

En effet, depuis leur déploiement au Mali en 2013, le contingent tchadien a joué un rôle significatif et remarquable dans la lutte contre les groupes armés terroristes et dans la stabilisation de la sous-région.

Les soldats tchadiens ont réécrit comme d’habitude  l’histoire de leur bravoure lors de cette mission régionale de lutte contre le terrorisme. Positionnée dans les villes du Nord du Mali contrairement aux autres contingents, ils ont su tenir face aux difficultés notamment un lourd tribu payé avec des dizaines de morts et de blessés.

Même si tel en est le cas, les 10 ans de présence du Tchad est perçue différemment par l’État Malien car, si pendant la période du régime d’Ibrahim Boubakar Keïta les choses étaient bien, le colonel Assimi Goïta percevait les choses autrement.

Au cours des dernières années, la rue et les autorités maliennes voyaient le Tchad comme un allié de la France, un pays contraint à quitter le Mali.

Réuni au sein du G5 Sahel et ayant tous les deux des régimes militaires au pouvoir, le Mali et le Tchad ont connu des relations froides depuis 2021 surtout avec la mort de Idriss Deby Itno. Ceci sans compter sur le départ du Mali du G5 Sahel après que les nouvelles autorités tchadiennes ont refusé de céder la présidence tournante de l’organisation sous-régionale au Mali.

Depuis l’annonce de la fin de la mission du MUNUSMA, les choses ne sont pas au beau fixe. Des problèmes ont émergé entre les états-majors de deux pays sur les modalités du retrait des soldats tchadiens mais aussi l’acheminement de leurs matériels surtout la base de la ville de Tessalit.

Un compromis finalement a été trouvé entre les deux pays sur les modalités à suivre.

Certes en 10 ans, la sécurité n’a pas été établie dans le nord du Mali et les attaques se sont multipliés depuis deux ans dans cette zone du pays. Mais la présence des soldats tchadiens avaient contribué à atténuer la situation dans la région du Kidal. Ce retrait marque peut-être la fin d’une décennie d’interventionnisme dans la sous-région initiée par Idriss Deby Itno avec la doctrine de force projection ou « Power projection ».

Le départ du Tchad marquera un pas important dans les opérations de maintien de la paix ou de lutte contre le terrorisme dans la sous-région. Surtout, aujourd’hui dans une région touchée par une situation d’instabilité politique et sécuritaire très préoccupante.

Cette situation est d’autant flagrante que les troupes rebelles au Mali et les terroristes ont repris leurs activités néfastes, mettant ainsi en péril les efforts consentis en 10 ans pour le maintien de la paix et de la stabilité dans la sous-région.

Outre, selon la MINUSMA, le retrait des troupes tchadiennes marque l’une des premières étapes du retrait des autres contingents étrangers du Mali avant la fin de l’année. Cette étape représente une étape décisive pour l’armée malienne afin de reprendre le flambeau et  maintenir la stabilité dans le pays et plus largement dans la région.

Récemment le pays s’est engagé en collaboration avec le Burkina Faso et le Niger (deux pays touchés durement par le terrorisme), à créer en septembre dernier une coopération militaire tripartite dont l’objectif est de lutter contre les groupes terroristes et groupes armés dans leur zone respective.

Si cette coopération militaire tripartite naissante est une bonne initiative, elle actera sûrement la mort définitive du G5 Sahel organisation dont tous ses pays sont membres fondateurs.

Le retrait du contingent tchadien est une bonne nouvelle certes pour les familles des soldats mais elle marque la fin de l’hégémonie militaire du pays sous région ouest africaine et surtout que les militaires quittent le Mali par obligation et non pour une mission totalement accomplie.

Issa Wardougou Kellemi – Adoum Idriss Touka

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *