Manifestants libérés : Fatimé. A Soumaïlla adresse un message aux tchadiens
Bonsoir à toutes les Tchadiennes et à tous les Tchadiens.
Je tiens à vous remercier infiniment pour votre soutien sans faille à notre égard, merci à tous ceux qui nous ont envoyé des messages de soutien et qui ont défendu haut notre cause. Je tiens à remercier particulièrement Me Clarisse Nomaye, le président de la ligue tchadienne pour les droits de l’homme (LTDH) et le collectif des avocats pour les droits de l’homme.Chers avocats, je suis fière de vous !
Les gens veulent faire de l’injustice la règle dans ce pays mais cela ne sera jamais possible.
Cette expérience que je viens de traverser m’a permis de connaître des choses très importantes sur les droits de l’homme et je pense intimement qu’un sérieux travail reste à faire dans ce domaine.
Je remercie aussi les amis, la famille, les camarades de lutte qui nous ont soutenu jusqu’au bout bravant tous les risques et des fois même au péril de leurs vies.
Si les femmes baissent les bras, le monde s’écroulerait me dit-on. Je n’ai pas l’intention de laisser mon pays qui est mon seul monde s’écrouler.
À ceux qui pensent que j’arrêterais la lutte à cause de ces intimidations, je dis qu’ils ont tort. Je suis une femme oui, mais avec un coeur d’Homme. Je ne serais pas celle qui va rebrousser chemin à la première épreuve, je continuerais peu importe le temps que cela me prendra mais je continuerais !
Certains ont peur de perdre leur boulot, d’autres de quitter leurs maisons climatisées pour se retrouver en prison et parmi eux ceux qui ont peur de perdre leurs vies… Personne ne choisit d’aller en prison mais des fois nous sommes contraints de passer par ce chemin pour que ceux qui sont dehors aient une vie meilleure, qu’ils jouissent pleinement de leurs droits et qu’ils aient accès aux meilleurs soins de santé dans leur propre pays.
Vous croyez que c’est trop demander ? Moi je crois que je dois en faire la lutte de ma vie. Je crois au destin et je n’éviterais pas le mien !