Guinée : la commission électorale propose la date du 18 octobre pour la présidentielle
La commission électorale de Guinée a indiqué vendredi qu’elle proposait la date du 18 octobre pour la tenue du premier tour de l‘élection présidentielle, à laquelle le président Alpha Condé n’a pas encore officiellement indiqué s’il comptait se présenter.
Cette proposition, qui correspond à la fin du second mandat de cinq ans du président Condé, sera transmise au chef de l’Etat, à qui il revient de fixer par décret la date des élections, a précisé dans un communiqué la Commission Électorale Nationale Indépendante (Céni).
Alpha Condé, 82 ans, a promulgué début avril la nouvelle Constitution qu’il avait soumise à référendum fin mars et dans laquelle l’opposition dénonce un stratagème de sa part pour se maintenir au pouvoir.
Le nouveau texte, comme l’ancien, limite le nombre de mandats présidentiels à deux. Mais l’opposition l’accuse de vouloir prendre prétexte de la nouvelle Constitution pour remettre son compteur à zéro et chercher à se succéder à lui-même en octobre prochain.
M. Condé a jusqu’ici maintenu un voile de moins en moins opaque sur ses intentions. C’est son parti qui décidera de son avenir, répète-t-il. Mais “pourquoi en Guinée il serait impossible de faire trois mandats ?” demandait-il en février dans le quotidien français Le Figaro.
Les Etats-Unis, l’Union européenne et la France ont remis en question la crédibilité du vote, boycotté par l’opposition tout comme les législatives qui se tenaient simultanément. Le scrutin avait été entaché de violences qui avaient fait au moins 30 morts dans le sud du pays, selon les autorités guinéennes.
La commission électorale s’engage a procéder d’ici à la présidentielle “à titre exceptionnel” à une révision des fichiers électoraux, dont la régularité est contestée par l’opposition, précise-t-elle dans le communiqué.
Cette opération portera notamment sur “la vérification et l’enrôlement des 2,4 millions d‘électeurs mis de côté lors des scrutins du 22 mars”, l’enrôlement des électeurs ayant atteint l‘âge de 18 ans, ainsi que la radiation des doublons, des électeurs décédés et des “éventuels mineurs” figurant sur les listes d‘électeurs.
Depuis mi-octobre, la mobilisation contre M. Condé donne lieu à des manifestations massives, à des journées villes mortes qui impactent l‘économie d’un des pays les plus pauvres de la planète, et à de graves brutalités policières, ayant fait des dizaines de morts.
Le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), collectif de partis, de syndicats et de membres de la société civile qui mène la contestation anti-Condé, a lancé lundi un appel à la reprise des manifestations à partir du 8 juillet à Conakry.
AFP/Africanews