États-Unis. Des familles de migrants toujours séparées à la frontière américano-mexicaine
Plus de 900 enfants de migrants ont été arrachés à leurs parents depuis juin 2018, selon des données du ministère de la Justice citées dans une plainte. Des séparations qui interviennent malgré l’annulation officielle de la mesure par Trump l’année dernière.
La “tolérance zéro” décrétée par l’administration Trump au printemps 2018 afin de décourager l’arrivée de nouveaux migrants sur le sol américain avait provoqué la séparation de familles à la frontière avec le Mexique. Les images montrant des enfants arrachés à leurs parents et des centres de détention sous-équipés avaient choqué à travers le monde.
Ces protestations accompagnées de recours juridiques avaient poussé le président américain à mettre fin aux séparations par décret quelques semaines plus tard. Sauf que celle-ci s’applique toujours, en catimini, et concernerait depuis juin 2018 “plus de 900 enfants, selon des documents déposés mardi [30 juillet] dans un tribunal fédéral”, rapporte le New York Times.
La plainte, déposée dans un tribunal fédéral de San Diego en Californie par la puissante association de défenses des droits civiques ACLU, s’appuie sur “des graphiques chiffrés du ministère de la Justice” et demande au juge d’édicter des motifs stricts pouvant justifier les séparations d’enfants car ces derniers sont“parfois arrachés à leur famille pour des raisons aussi mineures qu’une couche non changée.”
Des nourrissons concernés
Au début du mois, le secrétaire à la Défense intérieure, Kevin McAleenan, avait pourtant affirmé lors de son audition au Congrès que les séparations sont “rares” et “décidées seulement lorsque l’intérêt de l’enfant est en jeu”, une version officielle qui reste celle de l’ensemble du gouvernement.
Ces séparations concernent “aussi des nourrissons et de très jeunes enfants”, souligneCNN, qui mentionne “une fillette de 3 ans séparée de son père en novembre dernier car il est séropositif”, ou encore un “enfant de 6 ans envoyé dans un refuge à New York alors que son père est resté détenu en Californie”.