Dialogue National Inclusif: État fédéral ou État fortement décentralisé, la question divise
Le Dialogue National Inclusif prévu pour le 15 février 2022 est un moment décisif qui posera les jalons d’une nouvelle République avec l’adoption d’une constitution et le choix de la forme de l’État.
Considérée comme la règle la plus élevée de l’ordre juridique de chaque pays, la Constitution est un ensemble de textes juridiques qui définit les différentes institutions composant l’État et qui organise leurs relations.
Elle est nécessaire pour garantir les droits fondamentaux des citoyens et pose entre autres, le principe de l’égalité des citoyens devant la loi, fait du suffrage universel la source de la légitimité et accorde à chacun le droit de faire entendre sa cause devant un tribunal indépendant. Elle permet ainsi d’écarter l’arbitraire en donnant à tous les citoyens la possibilité de connaître les différents organes de l’État.
La Constitution organise également les pouvoirs publics composant l’État en séparant le législatif, l’exécutif et le judiciaire afin de permettre l’équilibre des différents pouvoirs. Ainsi donc, l’importance de la Constitution dans un pays n’est plus à démontrer.
À cet effet, les différents acteurs qui prendront part au Dialogue National Inclusif passeront donc en revue, minutieusement, toutes les propositions avant de décider exactement du contenu de ce document sur qui l’avenir du Tchad et des tchadiens sera dessiné.
Cependant, la question de la forme de l’État divise également les tchadiens tant dans la classe politique que dans la société civile. Le sujet est déjà sur toutes les lèvres et les tchadiens ont depuis quelques temps relancé le débat autour de la question sur les réseaux, les plateaux des radios et télévisions.
Certains sont pour un l’État Unitaire Fortement Décentralisé et d’autres par contre préfèrent la fédération.
Selon les partisans de l’État Fortement Décentralisé, la forme de l’État Fédéral fragiliserait le tissu social déjà très affecté par l’ethnocentrisme et provoquerait, à la longue, la scission du pays. Et que la forme de l’État Unitaire Fortement Décentralisé adoptée à l’issue des assises du précédent Forum National Inclusif doit poursuivre son chemin pour l’unité des filles et fils du Tchad.
Par ailleurs, les partisans de la forme de l’État Fédéral considèrent cette forme de l’État comme celle qui permettra au Tchad d’amorcer réellement son développement sur tous les plans avec l’autonomie qu’aura chaque un État Fédéré.
Ils avancent comme argument l’exemple des pays comme le Nigeria et le Ghana qui sont devenus aujourd’hui, grâce à la Fédération, l’une des premières puissances du continent africain.
Le Dialogue National Inclusif est donc le moment qu’il faut pour départager ces deux camps par voix référendaire, en faisant valoir le choix de la majorité conformément au principe de la Démocratie.
Aussi, les tchadiens doivent se référer à la Conférence Nationale Souveraine tenue du 15 janvier au 4 avril 1993 soit trois mois durant et à l’issue de laquelle d’importantes décisions issues des discussions et débats francs parmi lesquels l’élection d’un Premier ministre de transition, en l’occurrence Dr M. Fidèle Moungar Abdelkérim, la mise sur pied du Conseil supérieur de la transition (CST) dirigé par M. Lol Mahamat Choua, l’adoption de la Charte et du Cahier des charges de la transition… pour tirer des leçons du passé afin de bien affronter les défis de l’heure.
La Constitution et la Forme de l’État sont des éléments indispensables pour l’avenir du Tchad. Les tchadiens dans leur ensemble sont donc appelés, à travers le Dialogue National Inclusif, à donner leur avis afin de décider de manière unanime sur ces questions.
Toumaï Web Médias/ Adam Ramadan Ibrahim