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Tchad : L’AILC dresse le bilan de ses 100 premiers jours d’activités de la nouvelle exécutive

L’Autorité Indépendante de Lutte contre la Corruption (AILC) a présenté, ce 4 juin 2025, le bilan de ses 100 premiers jours d’exercice lors d’une conférence de presse organisée dans les locaux de l’ONAMA, en présence de plusieurs personnalités.

Chargée de prévenir et de réprimer la corruption au sein des institutions publiques et parapubliques, l’AILC, par la voix de son contrôleur général, Ousmane Abderaman Djougourou, a exposé les actions entreprises depuis sa prise de fonction.

Parmi les résultats notables :

• Le redressement de créances de l’État à hauteur de 632 milliards de FCFA, dont 62 milliards déjà reversés au Trésor public. 
• La récupération de 28 véhicules détournés. 
• La suspension de 52 agents, dont 27 font l’objet de poursuites judiciaires : 
   • 4 ont été condamnés à un an de prison ferme. 
   • 14 dossiers sont en cours devant le tribunal correctionnel. 
   • 5 procédures civiles sont engagées pour le recouvrement de fonds publics. 

L’AILC souligne une nette amélioration dans les recettes douanières depuis sa supervision :

• Recettes douanières globales du 1er au 31 mai : 
   • En 2024 : 9 milliards de FCFA 
   • En 2025 : 14 milliards de FCFA (+5 milliards) 

• Agence de Douala-Kribi : 
   • Mai 2024 (sur 31 jours) : 178 millions de FCFA 
   • Du 24 au 31 mai 2025 (en 6 jours) : 222 millions de FCFA 

• Agence de N’Gaoundéré : 
   • Mai 2024 (sur 31 jours) : 27 millions de FCFA 
   • Du 24 au 31 mai 2025 (en 6 jours) : 45 millions de FCFA 

Ces chiffres révèlent que les recettes hebdomadaires de 2025 surpassent les recettes mensuelles de l’année précédente.

Les contrôles effectués dans ces secteurs ont révélé plusieurs dysfonctionnements :

• Retards dans le reversement des recettes au Trésor public. 
• Absence de connexion sécurisée entre les plateformes de paiement mobile et la Direction générale des Douanes. 
• Taux de pénalité pour retard jugé dérisoire (0,01 %). 
• Manque de formation du personnel sur les systèmes d’information. 

Des missions de contrôle menées dans plusieurs ministères et structures publiques ont permis de relever des irrégularités similaires :

• Détournements de fonds. 
• Usage de faux documents. 
• Dépenses publiques injustifiées. 
• Violations du code des marchés publics. 
• Absence de manuels de procédure administrative. 
• Paiements de pots-de-vin pour faire taire certains agents. 

Lors des échanges avec les journalistes, le contrôleur général a insisté sur le rôle pédagogique de l’AILC. Il a affirmé que l’Autorité n’est dirigée contre personne en particulier et ne fait preuve d’aucun favoritisme.

« Personne n’est au-dessus de la loi. Au Tchad, nos textes juridiques sont excellents, mais certains individus se croient supérieurs à l’État. C’est cela qui engendre la pauvreté et la précarité sociale », a déclaré Ousmane Abderaman Djougourou.

Ainsi, le contrôleur général a rappelé que le numéro vert 1222 est à la disposition de tous les citoyens pour signaler tout acte de corruption.

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