fbpx

Tchad : la fédération est l’unique solution pour le développement du BET (Youssouf Rozi Amboumy)

L’ancien préfet du département Tebi dans la province de l’Ennedi-Ouest monsieur Youssouf Rozi Amboumy créé une plate-forme avec d’autres associations de la société civile du BET afin de prôner une fédération du Tchad lors du prochain référendum qui se pointe à l’horizon. Il nous a accordé un interview où il donne son avis sur la fédération, les avantages dont tirera la population et l’échec de L’Etat unitaire.

Pourquoi prôner la fédération plus 60 ans après un État unitaire décentralisé ?

D’abord le Tchad est un et indivisible. Je ne suis pas parmi ce qui encourage la politique de division. Et qui dit fédération ne dit pas confédération. Vous comme moi et les autres nous avons vus les limites de l’état unitaire que sa soit fortement décentralisé ou centralisé, car cela est loin de résoudre nos préoccupations quotidiennes.

Pourquoi aujourd’hui une fédération ? Alors depuis plus 40 ans, le pouvoir est successivement tenu par les fils du grand BET.

Aujourd’hui, si nous du B.E.T on prône l’État fédéral parcequ’il y a une raison, il est la solution à nos problèmes. Comme vous pouvez le constater, la proximité avec les citoyens, la séparation des pouvoirs et la protection des minorités sont autant de caractéristiques qui constituent l’essence même du fédéralisme et contribuent à rendre le Tchad plus attrayant pour les individus comme pour les entreprises. En plus de 40 ans de pouvoir, la population du BET n’a pas bénéficié des retombées positives et du développement même si le pouvoir a été entre les mains de ces fils. Une raison de plus pour un fédéralisme afin que le pouvoir soit plus proche des autochtones.

En quoi une fédération peut être bénéfique pour le BET ou le reste du Tchad ?

Le fédéralisme est le garant de la stabilité politique et sociale de notre pays. Il renforce l’Etat de droit et la sécurité juridique et favorise une affectation judicieuse des ressources publiques, surtout l’exploitation des richesses naturelles du grand BET telles que : des gisements d’or, de pétrole, de fer, de bauxite, de sel et de natron – sans oublier le cuivre, l’étain, le tungstène, le graffite, et même le diamant manganèse, cobalte, et des minerais rares. La fédération démocratique a aussi pour avantages essentiels de fournir et produire avec plus d’efficience des services publics adaptés à la diversité des préférences individuelles et collectives.

D’après vos arguments, ce sont des raisons plus économiques qui vous pousse à promouvoir la fédération ?

Non, la fédération a aussi d’autres avantages, par exemple l’expérimentation et l’innovation au sein des administrations publiques; d’être plus réceptive aux préférences des citoyens, d’autant plus que les gouvernements régionaux et locaux ont le pouvoir et les moyens d’y répondre. Elle oblige les décideurs à répondre de leurs choix avec plus de transparence, d’être plus près du citoyen et d’être plus sensible aux préoccupations régionales infranationales, notamment parce que les gouvernements de ses composantes ont le pouvoir de pourvoir eux-mêmes à leurs besoins.

La fédération en elle même a des inconvénients que beaucoup aujourd’hui contestent à travers le monde ? Est-ce la solution pour le Tchad ?

La diversité des modes d’organisation fédérale qui existent dans le monde aujourd’hui empêche de formuler avec certitude des conclusions générales sur les avantages et les inconvénients du fédéralisme en soi pour la définition des politiques économiques, de même que de prescrire des orientations uniformes pour toutes les fédérations.

La répartition constitutionnelle des pouvoirs dans les fédérations varie elle-même beaucoup selon les cas. Aucune formule constitutionnelle ne paraît être la meilleure pour toutes, même si l’on peut parier que des recherches méthodiques démontreraient que certaines sont plus proches de l’optimum que d’autres. Même lorsque le fédéralisme n’est pas associé à un développement économique vigoureux, un régime plus centralisé ou unitaire ne serait sans doute pas une solution de rechange supérieure, en partie parce que les données de la situation politique et culturelle risqueraient de ne pas le permettre.

Néanmoins, l’essor remarquable de nombreuses formules d’organisations fédérales de par le monde, et l’intérêt croissant que l’on porte au fédéralisme depuis quelques décennies – d’autant plus que l’on a perdu toute illusion sur les régimes politiques très centralisés et les économies marquées par un dirigisme excessif – donnent à penser que le fédéralisme, au sens large, est devenu un modèle séduisant pour s’attaquer aux problèmes économiques, politiques et culturels du XXIe siècle. La prolifération des dispositifs fédéraux, au surplus, offre aux fédérations bien des modèles qu’elles pourraient imiter et bien des occasions de dialogue et de recherche.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *