Tchad : Immersion dans le business des crudités au marché central de N’Djamena
Le commerce des crudités, appelés aussi légumes verts, connait un engouement remarquable de la part des femmes n’djaménoise. Nous sommes allés voir comment cette activité est organisée, et quel est son impact économique.
La rue principale qui mène à l’Entrée Sud du marché Centrale de N’Djamena, est connue pour son espace de vente des crudités.

Des femmes et jeunes filles installées tout au long de la bordure de cette rue, avec leurs marchandises étalées à même le sol.
On n’y trouve dans cet endroit, des Carottes, des Salades, des Tomates, des Choux, des Oignons, des Citrons, des Pommes de terre, etc. Il y a de tout pour se concocter un plat délicieux.
«Ca fait plus de 6 ans que je pratique cette activité», lance Rosine.
«Ce n’est pas une activité facile, mais on s’y tient parce qu’on se nourrit de ça. Un jour tu peux gagner, et un autre faire une grosse perte», renchérit cette commerçante.
Selon Rosine, le commerce des crudités est risqué. Pour elle, la plupart de ces aliments entre facilement en décomposition par manque de moyens de conservation.
Source de provenance et organisation:
D’après les vendeuses, une bonne partie des crudités est importée depuis des pays voisins du Tchad tel que le Cameroun.
C’est par exemple le cas des Carottes, Poivrons et Tomates, qui viennent régulièrement de la ville de N’Gaoundéré au Cameroun.

La région du Lac et la ville de Moundou fournissent également assez de crudité, renseigne Rosine.
Selon Yvette, «ces sont les grands commerçants qui importent ces crudités et nous distribuent pour la vente en détail. Nous, à notre tour, on donne également à d’autres femmes qui n’ont pas accès aux grands commerçants». C’est après vente que chaque femme faira son versement, explique Yvette.
Il faut se présenter au Marché à mil vers 4heures, point de livraison, pour récupérer son lot de marchandise, avant de revenir au Marché centrale aux environs de 5heures.
Impact économique:
Les vendeuses interrogées, affirment que cette activité est rentable. Elles réussissent à faire des épargnes, à satisfaire leurs besoins et ceux de leurs enfants, voire même aider d’autres personnes nécessiteuses.

Grâce cette activé «Je réussi à inscrire deux de mes enfants à l’école et mon mari s’occupe des deux autres», affirme Georgette. Selon elle, grâce à cette activité, une femme peut vivre à l’aise comme si elle travaillait à la fonction publique.
Police municipale et Hygiène:
Le lieu où ces femmes exercent, n’est pas approprié.
Elles vendent sur la chaussée, rendant parfois très difficile l’accès au marché centrale. Ce qui met les femmes souvent en conflit avec la police municipale.
Cette dernière fait des amendes, chassent et confisque leurs marchandises quelques fois.
Selon Rosine, le problème est dû au manque de volonté de la part de la Mairie Centrale qui refuse de trouver un local, destiné à la vente des crudités.
Mais «malgré cette difficulté, on s’entend de temps en temps avec les agents de la police municipale », confie Rosine.
Hygiène:
Les vendeuses affirment simplement que c’est la Mairie qui assure le nettoyage régulier de cet endroit.
@TWM Dabesne Moïse