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Tchad : Arnaque, manque de respect et lobbying au service des visas de l’ambassade de France au Tchad et de son prestataire SAMACO.

Chaque lundi, des dizaines de personnes se rassemblent dès l’aube devant l’ambassade de France à N’Djamena pour leurs rendez-vous de visa. Qu’il s’agisse de raisons médicales, d’études, de tourisme, d’affaires ou encore de voyages vers d’autres pays européens, le même constat amer se répète : des conditions d’accueil déplorables et des rendez-vous pris parfois des mois à l’avance qui sont « vendus à d’autres personnes ».

Ce lundi 2 juin, malgré une pluie battante, la scène habituelle se répète. Devant l’ambassade, plusieurs personnes attendent avec leurs dossiers en main. Mais certaines repartent déçues : leurs noms ne figurent pas sur la liste des rendez-vous programmés, bien qu’elles aient payé les frais de prise de rendez-vous (11 500 FCFA) auprès de SAMACO, le prestataire officiel de l’ambassade depuis le 4 septembre 2023.

SAMACO, chargé de gérer exclusivement les rendez-vous pour le dépôt des demandes de visa, suscite de nombreuses critiques. Les informations sur ce prestataire restent floues : aucun siège connu, aucun responsable identifié et un contact limité à un numéro vert (1260), où il faut souvent appeler des dizaines de fois avant d’obtenir une réponse, renseigne notre source. Cette opacité alimente un sentiment d’impuissance et d’indignation chez les demandeurs.

Face aux frustrations des usagers, les forces de sécurité postées devant l’ambassade refusent toute tentative d’accès. « Le problème des rendez-vous ne relève pas de l’ambassade. Vous devez contacter SAMACO pour expliquer votre situation ou prendre un nouveau rendez-vous », répond-on systématiquement.

Selon plusieurs témoignages, des visas seraient délivrés via des réseaux obscurs, contournant les procédures officielles. Des personnes ayant déjà obtenu un visa réussiraient à obtenir une nouvelle autorisation en une semaine, sans passer par SAMACO. Cette situation, perçue comme un privilège réservé à certains, renforce les accusations de corruption.

Un demandeur rencontré sur place affirme qu’il s’agit de la troisième fois qu’il est victime d’un « faux rendez-vous ». « Je ne sais plus quoi faire. SAMACO joue avec notre argent et notre temps », déplore-t-il.

Malgré de multiples dénonciations et le mécontentement croissant, aucune réaction officielle des autorités tchadiennes ou françaises n’a été enregistrée. Les usagers appellent à une refonte du système de gestion des rendez-vous et à une transparence accrue pour éviter ces abus. Certains réclament également l’application du principe de réciprocité dans la délivrance des visas.

En attendant, les demandeurs de visa continuent de subir les conséquences d’un système perçu comme inéquitable et inefficace, où règnent opacité et favoritisme.

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