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Société : Le port de perles aux hanches, une tradition ancienne transmise de mère en fille

Les perles de taille, connues sous le nom de « souksouk » en arabe tchadien, sont un ornement traditionnel africain composé de petites perles en verre enfilées sur un fil et nouées autour des hanches. Ce bijou intime, transmis de mère en fille, incarne un héritage féminin discret et précieux.

Le « souksouk » est généralement offert dans certaines communautés aux jeunes filles lors de leur passage à l’adolescence, marquant ainsi leur entrée dans le monde des femmes. Ce bijou, composé de petites perles colorées enfilées sur un fil, est porté autour de la taille et symbolise la maturité, la beauté et la sensualité féminine.

Chaque ethnie au Tchad possède sa propre appellation pour ces perles : « souksouk » en arabe tchadien, « medé » en sara, « tchouka » en gourane ou encore « keri » en kanembou. Cette diversité linguistique témoigne de l’importance et de la richesse de cette tradition dans la culture tchadienne.

Le « souksouk » n’est pas qu’un simple accessoire. Il symbolise le passage à l’âge adulte et est souvent offert aux jeunes filles lors de leur initiation. Porté au quotidien ou lors de cérémonies, il reflète la beauté et la grâce féminine.

« Ma mère m’a offert mon premier souksouk lors de ma première menstruation. Depuis, je le porte fièrement ; c’est une partie de moi », confie Raouda, une jeune femme du quartier Ndjari.

Les marchés tchadiens regorgent de ces perles colorées, fabriquées artisanalement. Les vendeuses, souvent héritières d’un savoir-faire familial, proposent une variété de modèles adaptés à tous les goûts. « Chaque perle a sa signification. Les rouges pour la passion, les bleues pour la sérénité. Je conseille mes clientes en fonction de ce qu’elles recherchent », explique Mariam, une artisane du marché central.

Au-delà de l’esthétique, le souksouk est chargé de symboles. Il est associé à la fertilité, à la séduction et à la protection contre les mauvais esprits. Certaines femmes y ajoutent des amulettes ou des parfums pour renforcer son pouvoir. « Mon mari adore quand je porte mon souksouk. Il dit que ça met en valeur mes formes et que ça lui rappelle nos traditions », partage Kaltouma, une mère de trois enfants.

Le souksouk, loin d’être un simple bijou, est une expression de l’identité féminine tchadienne. Il continue de séduire les jeunes générations, preuve de sa vitalité et de son importance culturelle.

TWM / Chaïbo Issa Chaïbo

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