Société : À Moundou, la question de la sortie des enfants de l’ombre de l’illégalité au centre d’un atelier
À Moundou, un atelier de renforcement des capacités des acteurs de l’état civil a débuté ce jeudi, avec pour ambition de garantir à chaque enfant le droit fondamental à une identité.
Organisé par l’Agence Nationale des Titres Sécurisés (ANATS), avec le soutien de l’Union européenne dans le cadre du Programme d’appui à la gouvernance au Tchad (PAG2), cet atelier de trois jours réunit sous-préfets, maires, chefs de bureaux d’état civil et agents de l’ANATS.

Tous partagent un objectif commun : améliorer l’enregistrement des naissances et moderniser le système d’état civil. « La proportion des enfants de 0 à 15 ans sans identité juridique reste alarmante au Tchad », a alerté Breye Gouloua, conseiller technique de l’ANATS.
« Sans acte de naissance, ces enfants sont invisibles aux yeux de l’État, exclus de l’école, des soins et de toute protection juridique. » Une situation qui, selon Breye, compromet les droits fondamentaux de milliers d’enfants. L’enjeu de l’atelier est donc double : professionnaliser les pratiques administratives et sensibiliser les autorités locales à l’importance de l’enregistrement à la naissance.
Présent à l’ouverture, Goukouni Sidimi, délégué du gouvernement auprès de la province du Logone Occidental, a insisté sur la portée citoyenne et légale de cette initiative : « L’état civil est le socle de l’identité juridique et sociale de tout individu. C’est un droit reconnu par nos lois nationales et les conventions internationales. Il est temps de sortir de l’ombre tous ceux qui en sont privés. »
Pour les organisateurs de l’atelier, il est prévu l’introduction de nouvelles procédures harmonisées et l’intégration d’outils numériques pour accélérer la digitalisation du système d’état civil. L’objectif affiché est zéro enfant sans acte de naissance.

L’ANATS, avec l’appui de ses partenaires techniques et financiers, ambitionne désormais de réduire drastiquement le nombre d’enfants non enregistrés. Cet engagement marque une étape importante vers un Tchad plus juste, où chaque citoyen pourra faire valoir ses droits dès sa naissance.
Mbaigoto Josué