SENUM 2025 : “Faire du Bénin le Singapour de l’Afrique”
Dans le cadre des activités de la Semaine nationale du numérique 2025 au Bénin, une intervention accueillie par le Ministère du Numérique et de la Digitalisation a mis en avant Alomai R. Hounon, présenté à l’écran comme Director Strategic Industries, Alibaba Cloud. Son exposé a posé une interrogation centrale : comment l’Afrique peut-elle mobiliser l’intelligence artificielle pour accélérer son développement et viser l’ambition désormais citée faire du Bénin le Singapour de l’Afrique.
L’intervenant a souligné que la technologie rapproche les individus, mais surtout qu’elle ouvre aux sociétés africaines un espace pour repenser leurs modèles de transformation. Il s’est appuyé sur l’histoire du continent pour démontrer que des formes d’intelligence structurée existaient bien avant l’ère numérique. Des civilisations africaines ont élaboré des systèmes avancés d’observation et de prévision : étude des astres, modélisation des cycles climatiques, anticipation des phénomènes naturels, gestion des équilibres sociaux ou encore pratiques empiriques liées à la santé.
Ces dispositifs n’étaient pas numériques, mais relevaient déjà d’une logique d’intelligence amplifiée : capitalisation des connaissances, analyse de régularités, transmission collective. La différence majeure entre ces traditions et l’IA contemporaine réside dans la numérisation et la formalisation. Ailleurs dans le monde, les progrès de l’IA reposent sur la codification et la standardisation de procédures reproductibles par les machines.
Selon cette perspective, l’Afrique n’aborde pas l’IA comme un terrain entièrement nouveau. Le continent dispose d’un patrimoine dense, que l’orateur décrit comme une intelligence vivante, ancrée dans les pratiques communautaires et les savoirs traditionnels. Ce qui fait défaut aujourd’hui, estime-t-il, n’est ni la connaissance ni l’ingéniosité, mais plutôt leur visibilité, leur structuration et leur capacité à être mises à l’échelle à travers des outils numériques.
Le défi mis en avant se résume en deux questions : Comment socialiser l’intelligence artificielle pour qu’elle bénéficie à tous ?
Comment transformer ce capital historique en systèmes modernes capables de servir la santé, l’agriculture, l’éducation, la gouvernance ou l’innovation ?
Pour les acteurs présents à Sénum 2025, cette réflexion marque une étape : inscrire l’Afrique dans le mouvement mondial de l’IA en s’appuyant sur ses propres fondations, tout en accélérant la transition vers des solutions inclusives et accessibles.

