Moyen-Chari : Les sénateurs échangent avec les chefs traditionnels sur les défis du vivre-ensemble et du développement
Les sénateurs du Moyen-Chari ont tenu, ce vendredi 29 août 2025, une double rencontre d’échanges et d’écoute avec les leaders traditionnels et communautaires. La première s’est déroulée dans la matinée au Palais des Arts et de la Culture Ngarta Tomalbaye avec les chefs de communautés, tandis que la seconde, l’après-midi, a réuni les chefs de cantons dans la grande salle de la mairie de Sarh.
Lors des discussions, les chefs de communautés ont exprimé leurs préoccupations liées à la cohésion sociale et à l’emploi des jeunes. L’une des principales inquiétudes portait sur la gestion de la dia, un mécanisme traditionnel de réparation des torts entre communautés.
Les 75 chefs résidant à Sarh ont unanimement rejeté cette pratique, qu’ils estiment source de divisions plutôt que de cohésion, et ont appelé le président de la République à l’abolir dans le Moyen-Chari afin de préserver la paix et le vivre-ensemble.
Au-delà de cette question sociale, ils ont insisté sur la nécessité de créer des emplois pour les jeunes, soulignant que la fonction publique ne peut à elle seule absorber la jeunesse diplômée en quête d’insertion.
Ils ont plaidé pour la réouverture de la Nouvelle Société Textile du Tchad (NSTT), fermée depuis plusieurs années, qui pourrait offrir de nombreux emplois. D’autres doléances concernaient l’éclairage public, notamment sur l’axe Balimba–Coton Tchad, jugé essentiel pour la sécurité et l’attractivité de la ville.
Du côté des chefs de cantons, les revendications ont porté sur la sécurité et la valorisation du patrimoine local. Ils ont demandé l’augmentation du nombre de gardes du corps, rappelant qu’à l’époque du feu président Idriss Déby Itno, chaque chef disposait d’au moins cinq agents. Ils ont également dénoncé le non-versement, depuis près d’un an, des salaires des gardes déjà affectés.
La relance du Parc de Manda a aussi été vivement recommandée. Ce site culturel et touristique, selon eux, pourrait constituer une importante source de développement économique pour la province. Les conflits récurrents entre éleveurs et agriculteurs ont enfin été évoqués, avec un appel à une implication accrue des autorités pour trouver des solutions durables.
À l’issue de ces échanges francs et directs, les sénateurs du Moyen-Chari ont assuré aux chefs de communautés et de cantons qu’ils transmettront fidèlement leurs doléances aux autorités compétentes. Ils ont salué le courage et la sincérité des interventions, qui traduisent une volonté collective de bâtir un Moyen-Chari uni, pacifique et tourné vers le développement.
Ndilbè Appolinaire