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Sanctions: Les Nations Unies compte Frapper l’armée birmane au portefeuille

Dans un rapport dévoilé lundi 5 août, les Nations unies préconisent des sanctions économiques contre les entreprises détenues par des militaires birmans, entreprises dans lesquelles des étrangers ont parfois des intérêts. L’objectif est d’empêcher l’armée de poursuivre ses exactions.

“Près d’une soixantaine d’entreprises étrangères présentes en Birmanie ont des relations d’affaires avec l’armée”, écrit The Irrawaddy en faisant écho au rapport que les Nations unies ont rendu public le 5 août. Parmi ces sociétés montrées du doigt, au moins 15 ont formé des joint-ventures avec des conglomérats détenus par les militaires. “Selon le rapport, ces entreprises se rendent responsables, à tout le moins, de contribuer au financement par l’armée d’opérations entachées de violations des droits de l’homme, en particulier contre les minorités des États Kachin, Chan et Rakhine.”

Dans ce dernier notamment, aussi connu sous son ancien nom d’Arakan, les Rohingyas, minorité musulmane apatride, ont dû dans leur immense majorité fuir, il y a deux ans, la campagne de violences orchestrée par les militaires. Quelque 800 000 personnes ont ainsi quitté la Birmanie pour trouver refuge au Bangladesh voisin.

Parmi les sociétés dans le collimateur des Nations unies, une majorité est originaire d’Asie. Mais aussi de France, Belgique, Suisse ou Israël, égraine The Irrawaddy. Mais les entreprises étrangères ne sont pas les seules visées. Ainsi, dans les semaines qui ont suivi les opérations de “nettoyage” dans l’Arakan, 45 sociétés birmanes ont versé pour plus de 10 millions de dollars de dons à l’armée. KBZ et Max Myanmar auraient ainsi “aidé à la construction d’une clôture le long de la frontière entre la Birmanie et le Bangladesh”, rapporte The Irrawaddy, avant de préciser que Max Myanmar a rapidement réfuté ces accusations.

“Les bénéfices engrangés par les sociétés proches de l’armée aident la Tatmadaw [l’armée birmane] à s’affranchir des processus de contrôle démocratique et contribuent à financer ses opérations, marquées par de nombreuses violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire”, explique Christopher Sidoti, l’expert de la mission onusienne, cité par la publication. C’est pourquoi cette mission enjoint à l’ensemble des entreprises de “rompre leurs liens” avec l’armée.
Autre préconisation : un embargo sur la vente d’armes, rapporte pour sa part le Myanmar Times. Car “au moins 14 sociétés étrangères, représentant 7 pays, dont la Chine, la Russie et Israël, ont vendu depuis 2016 à la Birmanie des avions de combat, des véhicules militaires blindés, des navires de guerre, des missiles et des lance-missiles.”

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