Moyen-Chari : Les organisations féminines interpellent les sénateurs sur l’insécurité et le manque d’opportunités
Les sénateurs du Moyen-Chari ont rencontré ce 28 août 2025, les organisations féminines de la province dans la salle des réunions de la commune de Sarh. Initialement consacrée à la présentation d’un projet de pavage des routes non bitumées et à la collecte des doléances des femmes, la rencontre a rapidement pris la forme d’un dialogue plus large sur leurs préoccupations quotidiennes.
Lors de ces échanges francs, les participantes ont tiré la sonnette d’alarme sur l’insécurité croissante à Sarh, qu’elles considèrent comme un frein majeur au développement local. Si elles reconnaissent les efforts entrepris pour éclairer la ville grâce aux panneaux solaires, elles dénoncent toutefois le vol récurrent de ces équipements par des individus non identifiés. Elles estiment que les autorités sécuritaires s’attaquent rarement aux véritables auteurs et que ce sont, au contraire, les femmes qui subissent injustement représailles et amendes. Elles appellent ainsi à une collaboration plus étroite entre forces de l’ordre et population afin de restaurer un climat de confiance.
Les représentantes des organisations féminines ont également souligné les difficultés rencontrées dans le regroupement et la mise en œuvre de projets associatifs. Selon elles, de nombreuses associations locales sont encouragées à rédiger des projets, mais disparaissent faute de financements. Elles ont aussi regretté que la main-d’œuvre pour les projets provinciaux soit fréquemment recrutée à N’Djamena, alors que Sarh compte des jeunes entrepreneurs compétents.
Citant l’imprimerie Manyadjim Graphique et le studio photo Jérusalem, elles dénoncent le fait que même de simples commandes, comme l’impression de t-shirts, soient confiées à la capitale.
Les femmes ont néanmoins salué l’initiative des sénateurs et leur proximité avec la population. Elles les exhortent à relayer leurs préoccupations auprès des plus hautes autorités et des partenaires techniques et financiers.
Parmi leurs doléances figure notamment la mise à disposition d’équipements de transformation, en particulier des machines d’extraction d’huile de karité. Faute de moyens, elles sont aujourd’hui contraintes de transporter leurs noix jusqu’à Koumra pour les transformer.
Au-delà du projet de pavage, cette rencontre a ainsi mis en lumière les attentes profondes des femmes du Moyen-Chari : sécurité, justice, inclusion des jeunes et soutien concret à leurs initiatives économiques.
TWM/ Ndilbè Appolinaire