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Moundou : Les poulets déplumés, une tendance culinaire qui nécessite plus d’hygiène

A Moundou, un marché singulier attire l’attention des habitants entre le Centre Culturel Maoundoé Naïndouba et la Banque Commerciale du Chari.

Il s’agit du marché des poulets déplumés, une nouvelle tendance culinaire qui suscite des débats animés. Assemta Rose, cliente régulière, souligne l’avantage de cette option, évitant les regards curieux lorsqu’elle rentre du marché.

Pour elle, la rapidité de la cuisine est la clé. « Acheter un poulet vivant nécessite beaucoup de travail. Traverser la route avec un poulet attire l’attention, et je n’aime pas ça. Avec un poulet déplumé la cuisine est rapide une fois à la maison, » Avare ou pas, Rose d’ajouter « les voisins sont trop regardant quand tu reviens du marché avec ça tu mets dans ton panier et personne ne voit ». « Moi ma femme a peur d’égorger et je ne veut pas donner du travail aux enfants c’est pourquoi j’opte pour les poulets déplumés » se justifie Oumar.

Cependant, toutes les voix ne s’accordent pas sur cette tendance. Rachel, fidèle à ses valeurs traditionnelles préfère ceux qui sont vivants et faire le reste du travail elle même ou les enfants à la maison. Elle qualifie ceux qui optent pour la facilité de « paresseux ». « C’est indigne de manger un coq égorgé par un inconnu car on ne prépare pas la viande du coq n’importe comment, y a des exigences qu’il faut à tout prix respecter ».

Avis partagé par Bertrand qui n’approuve pas cette pratique. Ils évoquent également la différence de goût « ces poulets sont imbibés pendant des heures dans l’eau, une fois préparé cela ne donne pas un bon saveur ». Un bon repas du poulet c’est mangé avec sa tête, les pattes et le gésier je ne peux acheter un coq déplumé sans ses parties, renchérit Gaston le quinquagénaire.

Dirigé par Ndigamtoudji Gilbert, le marché emploie activement neuf jeunes locaux, offrant ainsi des opportunités d’emploi nécessaires dans une économie précaire.

Chaque jour, cette équipe jeune s’attelle à la tâche d’égorger entre 250 et 300 poulets. Un travail exigeant qui contribue non seulement à répondre à la demande croissante de poulets déplumés mais qui crée également un impact significatif sur l’emploi local. Les jeunes employés, rémunérés à hauteur de 2000 francs par jour, trouvent ainsi un moyen de subsistance stable dans un pays où le taux de chômage va croissant.

Pour Ndigamtoudji Gilbert, le responsable du marché, les bénéfices ne se limitent pas à la vente de la viande. Chaque poulet égorgé représente un profit de 200 francs, et les parties comme les têtes, les pattes, et les gésiers deviennent également des sources de revenus.

Cette stratégie permet d’optimiser les retombées financières pour le centre et, par extension, pour les jeunes employés. Ndigamtoudji Gilbert, révèle que la vie chère rend le marché difficile cette année, avec une affluence moindre.

En réponse à cette popularité croissante, les consommateurs s’interrogent sur l’hygiène du marché, appelant le service d’assainissement de la mairie à s’impliquer pour garantir des conditions favorables.

Au cœur de cette délicate balance entre tradition et modernité, le marché de poulets déplumés de Moundou reste un reflet vivant des choix culinaires qui divisent la communauté, tout en soulignant les défis économiques qui influent sur les habitudes de consommation.

Toumaï Web Médias/ Mbaigoto Josué

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