Le Tchad de 1960 à nos jours : quel bilan pour quelles perspectives ?
L’Association des enfants de Toumaï pour le développement (aset-dt) a organisé ce samedi, une conférence-débat au Centre culturel Almouna.
Les échanges entre panelistes et participants sont axés sur le thème principal «Le Tchad de 1960 à nos jours : quel bilan pour quelles perspectives?»
Sous la modération de Me. Clarisse Nomaye, les panelistes ont pris la parole à tour de rôle, pour dresser le bilan, de 60 ans d’indépendance du Tchad, avant de déboucher sur les perspectives.
La première intervention était celle de Dr Dingammadji Arnaud, historien et écrivain. Ce dernier a présenté la situation du Tchad avant et pendant les indépendances, pour terminer sur les perspectives.
Dr Dingammadji a fait savoir que sur le plan politique, le Tchad était sur la voie de la démocratie dès 1946 avec un multipartisme, des élections libres et transparentes jusqu’en 1962 où tout a chamboulé. Sur le plan social également il y avait un bon brassage interculturel.
Pour l’historien, s’il faut faire le bilan des 60 ans d’indépendance, c’est juste un bilan négatif, marqué par la succession des régimes dictatoriaux, par des divisions et des guerres civiles, ainsi que des multiples interventions extérieures etc. Seule chose positive, selon lui, c’est la sauvegarde de l’intégrité territoriale.
En guise de perspectives, l’historien demande aux tchadiens de rester pessimistes et de ne jamais perdre de vue, de part leurs origines ethniques, qu’ils ont une racine commune.
L’avant dernière intervention était celle de Dr Fouddah Djourab, socio-anthropologue et enseignant chercheur. Ce dernier a qualifié de normale « les évènements tragiques et douloureux » qu’a connu le Tchad. Car pour lui, ces événements sont des éléments inévitables participent de la construction, déconstruction et reconstruction de toutes les nations.
Maintenant le grand souci de l’anthropologie réside dans l’injustice criarde qui pose problème à la cohésion sociale et au développement du Tchad.
Avant d’entrer dans le vif des échanges, le public a eu droit à l’intervention de Brahim Béchir Mourthala, doctorant en droit public. Ce dernier a accentué son intervention sur les clivages qui font obstacle au vivre en ensemble.
Pour lui les tchadiens doivent briser ces barrières mentales qui bloquent le vivre ensemble. Brahim a fait entendre que les tchadiens doivent bien retenir qu’ils sont véritablement des frères que chacun assume sa responsabilité pour garantir le vivre ensemble tant recherché.
Les échanges et les contributions des participants, ainsi que des témoignages ont mis terme à cette conférence débat.
Moïse Dabesne