Humanitaire : Vers des solutions durables pour les réfugiés centrafricains au Tchad
À l’initiative du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), en étroite collaboration avec les autorités tchadiennes et plusieurs partenaires internationaux, un atelier de haut niveau s’est tenu ce 9 juillet à Moundou, chef-lieu du Logone Occidental, pour jeter les bases de solutions durables au crise humanitaire.

Organisé sous le haut patronage des Ministères des Finances, du Budget, de l’Économie, du Plan et de la Coopération Internationale, ainsi que du ministère de l’Action sociale, cet atelier a rassemblé un large panel d’acteurs, notamment des représentants gouvernementaux, des diplomates, des bailleurs de fonds, des ONG nationales et internationales, le secteur privé, des autorités locales et, bien sûr, les réfugiés eux-mêmes.
En effet, depuis 2003, le Tchad accueille plus de 133 000 réfugiés centrafricains, principalement dans les provinces du Logone Oriental, du Mandoul, du Moyen-Chari et du Salamat. Si l’accueil tchadien demeure exemplaire, les limites du modèle humanitaire classique apparaissent de plus en plus visibles face à une installation prolongée qui nécessite une approche fondée sur le développement et la résilience.
L’atelier de Moundou a permis de faire le point sur l’intégration des réfugiés dans les dispositifs de développement local. Des initiatives comme les projets DIZA (financés par l’Union européenne et l’AFD) et PARCA (appuyé par la Banque mondiale) ont marqué une première étape vers l’autonomisation des réfugiés et le renforcement des infrastructures des zones d’accueil.

Dans son allocution, la Secrétaire Générale Adjointe du ministère de l’Action sociale, de la Solidarité et des Affaires humanitaires, Mme Sitina Abdelmadji Haggar, a souligné la volonté politique claire du Tchad de faire évoluer la réponse humanitaire. Elle a rappelé que l’adoption de la Loi sur l’Asile et son décret d’application constitue un jalon important, garantissant aux réfugiés un accès élargi aux droits civils, sociaux et économiques.
Notons qu’une enquête conjointe menée en mai 2025 par le HCR et le gouvernement auprès de plus de 8 500 ménages réfugiés révèle que 47 % souhaitent retourner en RCA, mais que 49 % préfèrent s’établir définitivement au Tchad, en raison des conditions encore précaires dans leur pays d’origine.