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Conflit inter-soudanais : Le Tchad ne peut servir de base arrière ?

Accompagné d’un collaborateur, nous entrons dans les locaux abritant l’administration au sein d’un ministère de la place. A quelques minutes de notre arrivée, nous remarquons l’arrivée discrète de quelques hauts cadres. Ici, toutes les bonnes propositions sont les bienvenues.

Chaque intervention est suivie d’une analyse dont les acteurs présents seraient issus de plusieurs secteurs dont chacun serait expert dans son domaine de compétence. Dans ces bureaux vétustes, tous les points sont abordés pour améliorer la performance de la transition et anticiper les solutions pour les éventuels obstacles. Un cadre bien loin du protocole ordinaire officiellement rattaché à une entité.

En ce jour, les questions des conflits au Soudan qui perdurent sont sur la table, mais à ce sujet, beaucoup des hauts cadres présents sont en désaccords avec les rumeurs tendant à faire porter le chapeau au Tchad, qui s’impliquerait aux cotés des rebelles des Forces de Soutien Rapide.

Selon un des cadres, le Tchad est respectueux du principe d’intangibilité des frontières héritées de la colonisation, édicté par la charte des Nations unies, a toujours fait preuve de tolérance et de retenue à l’endroit de son voisin Soudanais. Aujourd’hui, le pouvoir de Abdelfattah Albourghane pointe du doigt le Tchad de servir de base arrière aux troupes rivales de Hamdane Dagalo, alias Hemeti.

Il soutient aussi avec une voix ferme en rappelant le passé tumultueux « Les autorités soudanaises semblent avoir la mémoire courte. Depuis 1966, le Darfour a servi de base arrière au Front de Libération Nationale du Tchad (FROLINAT) et de nombreuses autres rébellions armées. Malgré ces multiples ingérences dans les affaires intérieures du Tchad à plusieurs reprises, les autorités tchadiennes, notamment le Maréchal du Tchad et plus récemment le Président de Transition Mahamat Idriss Déby Itno, ont toujours fait preuve de dépassement pour sauver et préserver les relations séculaires existants entre les deux pays » ; avant d’achever ses mots, la salle sombre, la coupure d’électricité s’invite en contraignant ces derniers de faire recours à leurs téléphones portables pour faire office de lampe torche.

La transition peut-elle continuer à préserver les relations séculaires ?

Il y va de l’intérêt des deux pays d’accentuer les dispositifs sécuritaires et le long de deux frontières. Pour rappel, le défunt Deby père, qui avait plus d’affection et d’attachement envers les soudanais a effectué des démarches pour réconcilier ses frères d’armes et contribuer à maintenir cette stabilité indispensables pour les deux pays. L’une des plus marquantes est l’organisation en 2015 à Amdjarass, des pourparlers inter-soudanais qui ont réuni l’opposition politique représentée par le Professeur Hassan El Tourabi et les représentants des groupes armés du Darfour ainsi que l’ancien chef de l’Etat, Oumar Hassan El-Béchir.

Plus récemment encore, le Président de la Transition s’est porté volontaire pour jouer la médiation entre les deux belligérants. Déby fils serait également sensible aux souffrances des soudanais réfugiés au Tchad, il s’est rendu sur le terrain bravant aléas et risques pour compatir avec eux en leur apportant assistance.

Le Tchad peut-il encore jouer la médiation entre les belligérants ?

Au vu de toutes ces actions tendant à ramener la paix et la stabilité au Soudan et renforcer les relations séculaires et étroites entre les deux pays voisins, le pouvoir central accuse le Tchad pour un fait dont il n’est aucunement auteur, ni complice, selon les discussions.

Pour ces cadres de la haute administration, le Tchad ne gagnerait rien en favorisant ou en entretenant la guerre entre soudanais. Au contraire, il est une victime indirecte de cette crise, les conséquences de plus de 2 millions de réfugiés et les risques crées.

Face à ces rumeurs qui circulent sur les réseaux sociaux, ces partisans d’une transition réussie et apaisés, assurent les Soudanais et Tchadien que les autorités de la Transition mettent les bouchées doubles, depuis le début du conflit inter-soudanais, pour que la paix et la stabilité reviennent dans le Darfour et, partant sur toute la sous région.

Face aux violences et les déplacements massifs vers le Tchad, quel sera l’impact sur les populations des localités tchadiennes ?

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