Tchad : Le « bilinguisme syndical dans le secteur de l’éducation » au centre d’une conférence-débat
En prélude à la Journée mondiale des enseignants, célébrée le 5 octobre sous le thème mobilisateur « Ensemble pour les enseignant(e)s, Ensemble pour demain », le Syndicat des enseignants du Tchad (SET) a animé ce 3 octobre, une conférence-débat axée sur le défi majeur de l’unité et de l’efficacité de l’action syndicale dans le secteur éducatif.
La thématique du « bilinguisme syndical dans le secteur de l’éducation » a été examinée en profondeur, soulignant la nécessité d’intégrer pleinement le bilinguisme (français-arabe) au cœur des revendications et de l’organisation interne des structures syndicales.
Le panel, composé des enseignants expérimentés Laoukoura Bayana et Mahamat Nasrandine, a mis en lumière l’enjeu crucial que représente la dualité linguistique tchadienne pour l’efficacité des organisations syndicales.
Laoukoura Bayana a insisté sur le fait que l’unité des enseignants passe par la reconnaissance et l’utilisation effective des deux langues officielles au sein des structures syndicales :
« Un syndicat qui n’est pas capable de s’adresser à l’ensemble de ses membres, y compris ceux issus du système éducatif bilingue, ne peut pas revendiquer une pleine légitimité. Le bilinguisme syndical n’est pas une simple question de traduction, c’est une philosophie d’inclusion », a-t-il affirmé.
Pour sa part, Mahamat Nasrandine a souligné les paradoxes qui apparaissent lorsque les préoccupations des enseignants issus des filières arabophones ou bilingues ne sont pas traitées avec la même vigueur que celles des francophones :
« Les syndicats doivent être à la pointe de cette transformation, non seulement en accompagnant les enseignants dans leur formation didactique et professionnelle dans les deux langues, mais aussi en veillant à ce que leurs communications, congrès et documents officiels reflètent cette diversité. Cela garantit que tous les enseignants, quel que soit leur parcours linguistique, se sentent représentés et inclus dans le combat pour une meilleure éducation. »
La conférence a ainsi servi de plateforme pour lancer un appel vibrant à toutes les structures syndicales du secteur de l’éducation.