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Tchad : Le CONITE alerte sur la flambée des prix et plaide pour un moratoire fiscal

Le Conseil National des Importateurs, Investisseurs, Industriels Tchadiens et Exportateurs (CONITE), élargi aux commerçants des marchés du pays, a animé un point de presse ce mardi 15 juillet 2025. L’objectif : tirer la sonnette d’alarme sur la cherté de la vie au Tchad et dénoncer de nouvelles taxes jugées injustifiées.

Par la voix de son Secrétaire général, Mahamat Nour Abakar, le CONITE a sollicité l’instauration d’un moratoire de cinq ans sur les surtaxes appliquées aux marchandises importées, qu’il qualifie de « frais d’assurance déguisés ».

« Nous attirons respectueusement l’attention de Son Excellence, le Président de la République, sur les angoisses des commerçants et la détresse des consommateurs face à une nouvelle vague de prélèvements fiscaux. Ces frais supplémentaires, dissimulés sous le terme d’assurance, s’ajoutent aux charges existantes, alors que les marchandises sont déjà assurées depuis leur pays d’origine », a-t-il souligné. Selon le CONITE, ces mesures risquent d’aggraver davantage les difficultés des ménages tchadiens, déjà confrontés à une baisse du pouvoir d’achat et à l’envolée des prix des produits de première nécessité.

Une conjoncture défavorable

Le Secrétaire général a également mis en avant le contexte actuel, peu propice à une telle décision : saison pluvieuse, inondations, dégradation des routes, et hausse des coûts de transport liés aux déviations imposées par les mairies récemment mises en place. « À cela s’ajoutent des loyers d’habitation et de commerce de plus en plus élevés. Dans ces conditions, alourdir encore les charges fiscales reviendrait à étouffer l’économie locale et à compromettre la survie du panier de la ménagère », a averti Mahamat Nour Abakar.

Le CONITE rappelle que le décret n°2060/2022, à l’origine de ces frais, avait été suspendu durant la période du Conseil Militaire de Transition en raison de ses conséquences sociales néfastes. Il appelle donc le ministère des Finances et du Budget à faire preuve de responsabilité sociale en renonçant à sa réactivation.

Toutefois, l’organisation ne s’oppose pas à l’instauration d’une obligation d’assurance sur les produits destinés à l’exportation – notamment ceux issus de l’agriculture, de l’élevage ou des mines – estimant qu’une telle mesure générerait des recettes sans impacter négativement le pouvoir d’achat des citoyens.

Enfin, le CONITE a réaffirmé sa disponibilité à dialoguer avec les autorités, notamment le ministère des Finances, dans un esprit de partenariat constructif. « Nous sommes ouverts à toute concertation visant à concilier les impératifs économiques de l’État avec la nécessité de préserver la cohésion sociale », a conclu Mahamat Nour Abakar.

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