Tribune/Incongruités (2) : Utilisation abusive de la jeunesse ou le dindon de la farce ? Par Faouzi Bichara Adam
A longueur des journées, la jeunesse est citée dans toutes les rencontres sous régionales et nationales. Elle est soit disant la cheville ouvrière, fer de relance etc.
Dans chaque discours du Président ou d’un ministre ou même des directeurs des grandes institutions étatiques, on entend jeunesse, l’emploi des jeunes, le financement des projets des jeunes, jeunesse et la paix etc mais en réalité c’est de la gabegie orchestrée.
La question de l’emploi des jeunes a également fait l’objet de plusieurs événements de circonstance, de dilapidation des biens publics dont on peut citer entre autres :
- Salon de l’emploi des jeunes ;
- Salon auto emploi des jeunes ;
- Semaine nationale de la jeunesse ;
- Fête nationale de la jeunesse ;
- Salon de la jeunesse sur l’emploi
- Journée panafricaine de la jeunesse ;
- Projet d’appui aux organisations et associations des jeunes ;
- Initiative 50.000 Emplois des Jeunes ;
- Semaine d’excellence sportive ;
- Journée internationale du sport féminin ;
- Semaine nationale de la paix ;
- Jeunesse, paix et cohabitation Pacifique ;
- Semaine mondiale de la jeunesse et l’entrepreneuriat ;
- Semaine de la jeunesse des provinces. Etc…
Aussi, les différents ministères multiplient des rencontres chaque jour avec les partenaires notamment les ambassades installées au Tchad et les ONG internationales et évoquent gaillardement la question de la jeunesse mais au finale le résultat sur le terrain ne change d’un iota.
Dans l’air du temps, les ONG et autres partenaires techniques et financiers ne font qu’exprimer leur compassion et quotidiennement sur la situation de précarité des jeunes au Tchad.
Les pseudos leader des jeunes continuent d’enfoncer le clou et embobinent la jeunesse dans toutes les histoires dans le but d’avoir des perdiems ou des gratifications pour avoir occuper la jeunesse.
Les jeunes Tchadiens « aux bras courts » il faut comprendre que :
- Les actions orientées vers la jeunesse sont des activités de dilapidation des biens publics.
- Les activités organisées au nom de la jeunesse ne bénéficient qu’aux jeunes aux bras longs.
- Les salons, fêtes, foires, conférences sont des activités de diversion et de captologie, destinées à occuper le cerveau des jeunes et c’est une manière simple de garder les jeunes dans l’enfer et continuer allègrement à détourner des milliard avec la complicité des financeurs.
- Les beaux discours sont faits pour attirer des partenaires financiers et surtout pour l’image de compassion et de bonne volonté. C’est de l’hypocrisie.
- Les emplois adressés aux jeunes se font sur la base de copinage, des recrutements problématiques.
- Les financements octroyés ça et là ne suivent aucunes règles. Si tu n’as pas des gens bien placés tu n’accordera jamais à ces financements. Eh oui. C’est juste des projets étriqués qui sont financés.
- La jeunesse est amenuisé au point de ne plus avoir l’audace d’ouvrir la bouche et dénoncer. C’est flagrant..
Notre avenir est hypothétique dans un Tchad gouverné totalement par des militaires. Les militaires qui imposent leurs enfants à des postes juteux. Des militaires qui donnent des leçons aux élites intellectuelles.
Notre avenir est hypothétique dans un pays pétrolier depuis 2003 et qui continue à longueur d’années à s’endetter. Mais où est l’argent du pétrole ?
Notre avenir et l’avenir de nos enfants est hypothétique dans une monarchie des temps modernes.
Notre avenir est hypothétique dans un pays gouverné par les ONG et les lobbies internationaux qui font et défont les actions gouvernementales.
Ce ne sont pas les annonces et les effets d’annonces qui ont manqué durant les décennies sur la question de la promotion de l’auto emploi et de l’entrepreneuriat. La jeunesse doit ouvrir les yeux et faire face aux défis que d’éternuer continuellement.
Il n’y a plus d’emplois pour la jeunesse sans appui-pot. Les places sont réservées exclusivement aux bambins, aux chalets et aux prévaricateurs.
Salam
Faouzi Bichara Adam