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Tchad : Care International va aider 100 mille réfugiés camerounais


Communiqué de presse
Au Tchad, dans un contexte humanitaire déjà difficile, 100.000 réfugiés arrivés il y a quelques mois du Cameroun, font face à l’insécurité alimentaire
« Tous les soirs, avant de dormir, je me demande si nous allons survivre jusqu’au lendemain et tous les matins quand je me réveille, je remercie Dieu parce que nous sommes encore en vie », confie Hawa KAMSOULOUM, âgée de 32 ans, réfugiée camerounaise dans le site Malfana.

« Je suis hantée par une seule et unique idée, tous les jours j’ai peur de ne pas pouvoir ramener de quoi manger à ma famille », note de son côté Laringam Nadjigar, âgée de 30 ans et mère de deux enfants en bas âge et dont le mari a été porté disparu.

Hawa KAMSOULOUM et Laringam Nadjigar sont toutes les deux camerounaises et elles ont trouvé refuge depuis plusieurs mois au Tchad fuyant les évènements qui ont touché leurs villages à l’extrême nord de leur pays.
En septembre et décembre derniers, le Tchad a connu deux flux de réfugiés fuyant le Cameroun. Ils sont plus de 100.000 aujourd’hui à vivre dans le dénuement des sites spontanés et des camps organisés aux alentours de la capitale tchadienne Ndjamena. Personne ne mange à sa faim et beaucoup se contentent d’un repas par jour, constitué la plupart du temps de bouillie.

Dans ces sites peuplés pour la plupart de femmes et d’enfants de nombreux adultes restent plus de 24 heures sans manger épargnant le peu de nourriture aux enfants. Les abris en paille construits rapidement en septembre et en décembre avec les deux flots de réfugiés manquent de tout, notamment de nattes à poser par terre et de marmites pour cuisiner.
« La crise des réfugiés camerounais est une crise latente qui risque de durer car le conflit continue et les populations déplacées ne pensent pas rentrer chez elles », souligne Huguette Sekpe, Assistante au Directeur Pays de CARE International au Tchad.
« Les réfugiés camerounais se retrouvent dans un contexte où déjà 5,5 millions de personnes ont besoin d’aide humanitaire et dont 3,6 millions en situation d’insécurité alimentaire. Le contexte était donc déjà suffisamment délicat pour nous permettre de trouver une place prioritaire à la crise. C’est juste une crise oubliée parmi beaucoup d’autres crises », a-t-elle poursuivi.
Le pays dispose d’un système de coordination solide et bien organisé sous l’égide du Gouvernement du système des Nations Unis avec la participation de toutes les ONG humanitaires.

La prochaine saison de soudure sera plus dure qu’en 2021, une situation plus grave qu’en 2020, telle est l’une des conclusions du Plan de Réponse Humanitaire Tchad 2022. Ce Plan a été élaboré conjointement avec le gouvernement tchadien sous le leadership de OCHA au nom de l’équipe humanitaire pays et des partenaires. Le Plan de Réponse humanitaire a fait ressortir 6,1 millions de personnes dans le besoin, 3,9 millions personnes ciblées pour un fonds requis de 510,9 millions de dollars américains avec 134 partenaires opérationnels.

Pour Dr Amadou BOCOUM Directeur Pays de CARE International au Tchad : « Les conflits intercommunautaires sont assez fréquents dans le bassin du Lac. Les causes sont généralement la concurrence autour des ressources et du pouvoir traditionnel ou politique. Les femmes et les enfants sont toujours les premières victimes. Une organisation comme CARE à travers son approche triple Nexus sauve les vies en travaillant aussi bien sur les besoins de base et que sur la cohésion sociale. Nous avons le devoir d’aider ces populations déplacées à retrouver leur dignité.

« CARE Tchad dispose des capacités managériales, techniques et humaines pour répondre efficacement à la crise pour sauver des vies et la réponse d’urgence de CARE Tchad se concentre sur les actions suivantes : Sauver la vie des personnes touchées par les catastrophes et les conflits, réduire leur vulnérabilité aux chocs futurs, leur permettre de mieux faire face aux éventuelles urgences à venir. Cependant, il est important de mobiliser davantage de ressources financières », a déclaré également Mme Sekpe.

L’apport de la communauté internationale pour soutenir les réfugiés camerounais reste faible. La situation de l’insécurité alimentaire à laquelle ils sont confrontés risque, de jour en jour, de s’amplifier.
En attendant d’éventuelles aides de la communauté internationale, les réfugiés camerounais font face à l’insécurité alimentaire sans l’espoir d’un prochain retour chez eux.
« Ici, tout le monde est pauvre, nous et les habitants du village. Comme nous, les habitants de Bourgouma n’ont pas beaucoup à manger ils ne peuvent donc pas partager avec nous le peu qu’ils ont. Nous devons compter sur nous même pour survivre », raconte Marguerite 50 ans, qui vivait, dans son village du Cameroun, de la culture du riz faisant également le petit commerce pour prendre en charge sa famille.

« Si la sécurité est assurée, je retournerai sans hésiter. Malheureusement, ce n’est pas le cas actuellement », note de son côté Raguel, 39 ans et mère de quatre enfants.

BAIDEBNE JOEL TCHOCKE

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