Tchad : Le Collectif des avocats d’Abdoulaye Miskine et de ses compagnons dénonce une détention abusive
Le collectif d’avocats du Général Abdoulaye Miskine, alias Martin Koumtanmadji, ainsi que ses compagnons, Adoum Rakhis, Ringo Djouma et Abdelaziz Gros, a organisé une conférence de presse pour dénoncer la détention abusive et les violations des droits des accusés, tous incarcérés à la Maison d’arrêt de Klessoum.
Cette conférence vise à alerter l’opinion nationale et internationale sur l’irrégularité de leur incarcération et la détérioration de la santé du Général Miskine.
En effet, le Général Abdoulaye Miskine, leader du Front Démocratique du Peuple Centrafricain (FDPC), un groupe armé signataire de l’accord de paix de Khartoum en 2019, a été arrêté avec ses compagnons en octobre 2019 à la demande de l’ex-président Idriss Déby Itno. Après leur arrestation, ils ont été maintenus en détention secrète avant d’être formellement accusés de plusieurs infractions, y compris l’insurrection, l’enlèvement, la torture et l’assassinat. Le dossier a été transmis à la Cour d’appel de N’Djamena, mais aucune avancée significative n’a été réalisée concernant leur jugement.
Le collectif d’avocats dénonce plusieurs violations flagrantes des droits des détenus, notamment la prolongation illégale de leur détention. Selon le Code de procédure pénale tchadien, la durée de la détention préventive en matière criminelle ne peut excéder un an, or les accusés ont été détenus depuis plus de cinq ans sans procès, ce qui constitue une violation des délais légaux, a noté le collectif.
« De plus, aucune ordonnance de prolongation de détention n’a été émise par le juge d’instruction, ce qui aggrave encore l’irrégularité de la procédure. »
Le collectif fait également état de conditions de détention inhumaines à la Maison d’arrêt de Klessoum, où les accusés ne bénéficient pas de soins médicaux appropriés, malgré la dégradation de la santé du Général Miskine, qui souffre de graves problèmes de santé.
Choqué par l’ampleur des violations des droits humains, le collectif des avocats appelle solennellement le président de la République à intervenir pour obtenir la mise en liberté du Général Abdoulaye Miskine et de ses compagnons.
Selon les avocats, cette libération serait un signal fort en faveur de la justice et des droits humains et marquerait un engagement pour la protection des libertés fondamentales au Tchad.